En région
Loin de se contenter de "l’existant", les maisons de santé ne cessent d’imaginer de nouvelles coopérations, de nouveaux outils, de nouveaux modes de financement pour dessiner le système de santé de demain. Zoom sur une initiatives en Pays de la Loire.
Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
Après trois ans dans le secteur hospitalier à Bordeaux et à Saint-Herblain, et douze ans comme infirmière libérale en Auvergne-Rhône-Alpes, elle "[avait] envie de voir une autre façon de pratiquer", sourit Marion Gendry. Originaire de Mayenne, elle y est revenue il y a un an, "pour un tout nouveau poste" d'infirmière d'équipe. "Je voulais sortir des 'soins techniques' et privilégier le travail pluripro", explique-t-elle. Après une candidature spontanée auprès du Pôle santé du Sud-Ouest mayennais, Marion Gendry est rapidement contactée. "Aujourd'hui, mon métier regroupe la prévention, le soutien au parcours, la coordination mais aussi les consultations en soins non programmés."
Trois jours par semaine et en complémentarité d'un généraliste, l'infirmière d'équipe – un poste encore expérimental* – reçoit des consultations d'urgence au pôle de Renazé. Un travail en binôme qui implique des rôles bien définis pour chacun. "Je réalise une préconsultation, avec un point sur l'administratif, la vaccination et le dépistage des patients mais aussi sur le motif de consultation", explique Marion Gendry. Un premier repérage avant de laisser la main au médecin, "pour la consultation et la prescription". Une permanence réfléchie aussi bien avec les médecins, "qui ont accepté de changer leur pratique en travaillant avec un autre professionnel", qu'avec les infirmières libérales du territoire, précise-t-elle. Avec ce souhait de montrer qu'elle n'est pas là "pour faire à leur place mais en complément".
Sur le même territoire, entre Craon et Renazé, le centre hospitalier local du Sud-Ouest mayennais (CHLSOM) est rattaché au Pôle santé du Sud-Ouest mayennais. Et "avec professionnels de santé et des travailleurs sociaux, on a eu l'idée de créer une cellule parcours insuffisance cardiaque", raconte Marion Gendry, qui s'occupe de la sortie d'hospitalisation. "Je contacte le médecin traitant et un cardiologue, et j'organise des soins infirmiers à domicile pendant deux mois", détaille l'infirmière, qui ajoute que "l'avantage du CHLSOM, c'est que les médecins traitants du pôle santé peuvent y suivre directement leurs patients". Trois mois post-hospitalisation, elle fait un point avec le patient pour s'assurer de sa progression dans le parcours de soins.
Marion Gendry a aussi une autre casquette, "plus transversale", celle de cheffe de projet, pour "assurer une coordination et le lien entre chaque professionnel" lors de la mise en place d'initiatives.
