Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
 

Voilà une vingtaine d'années que l'ensemble des pays développés se sont engagés dans la promotion du primary care. De puissantes organisations internationales y avaient contribué. Et même si leurs recommandations sont souvent perçues comme inadaptées ou inapplicables dans le contexte propre à chaque pays, le primary care présente suffisamment de caractéristiques fortes, pertinentes et attrayantes.

Avant tout, la proximité et ses corollaires : l'accessibilité et la bonne connaissance des patients dans leur environnement. Et aussi la globalité pour un nombre croissant de malades dont la polypathologie les conduit chez différents spécialistes d'organes, quelquefois ignorants les uns des autres...

De surcroît, la chronicisation "galopante" des maladies avec des survies prolongées, le cas échéant sur plusieurs dizaines d'années, plaide pour une médecine de continuité, de suivi et d'accompagnement, beaucoup plus que pour une médecine d'interventions ponctuelles diagnostique ou thérapeutique (c'est pourquoi le terme de "parcours" avait été forgé en France dès mars 2012 dans un avis du HCCAM).

Et puis cette médecine de parcours réclame coopération et coordination autour du patient, ce qui justement entre en synergie autant avec les aspirations des jeunes et moins jeunes médecins et autres professions de santé qu'avec les possibilités des nouvelles technologies. Le primary care a le vent en poupe, et partout dans le monde !

 

Des États-Unis à l'Australie

Ainsi, en Amérique du Nord, le patient-centered medical home (PCMH) constitue le modèle privilégié de développement des soins primaires depuis le début des années 2000 (même si les pédiatres américains s'estiment les inventeurs du concept dès 1967 !). Un National Committe for Quality Assurance (NCQA), organisme à but non lucratif, a même été institué à l'échelon fédéral depuis 2008 afin de développer une procédure d'accréditation de ces PCMH, déterminant, le cas échéant, l'égibilité à des financements ou des programmes pilotes.

Le NCQA vient ainsi de publier en 2023, au terme d'une énième révision périodique, la dernière version, qui précise les concepts à la lumière desquels les PCMH sont appelées à s'organiser. Ces concepts sont au nombre de six et déterminent la quarantaine de critères à satisfaire pour obtenir l'accréditation.

Sans surprise, on y retrouve successivement : l'exercice en équipe pluripro, incluant l'organisation du travail et particulièrement les modalités du leadership et des relations avec les patients et leur environnement ; la prise en charge des patients, depuis le recueil systématique des données minimales, les démarches diagnostiques evidence-based et l'attention aux interactions médicamenteuses ; les moyens mis en oeuvre pour garantir au mieux l'accessibilité et la continuité des soins ; les ressources disponibles pour assumer au mieux les cas complexes ; les modalités de partage d'information avec l'environnement sanitaire (plateaux techniques et spécialistes d'organes) et social, afin d'éviter les ruptures de parcours ; et, finalement, la saisie des data traduisant les résultats de soins et la "politique" d'amélioration continue de la qualité.

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