En régions
Loin de se contenter de "l’existant", les maisons de santé ne cessent d’imaginer de nouvelles coopérations, de nouveaux outils, de nouveaux modes de financement pour dessiner le système de santé de demain. Zoom sur une initiative en Auvergne-Rhône-Alpes.
Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
Le Pôle de santé interprofessionnel (PSIP) de Saint-Martin-d'Hères est reconnu maison de santé universitaire depuis 2018, grâce à la signature d'une convention tripartite entre la faculté, l'ARS et la MSP. Un label MSPU qui atteste de la "volonté de la MSP d'accompagner les étudiants en stage, d'avoir des professionnels avec la double casquette de clinicien et d'enseignant-chercheur, et d'acculturer l'équipe de la MSP à la notion de recherche", explique Pauline Girard, médecin généraliste au sein du PSIP. "C'était important pour nous parce qu'on était déjà plusieurs professionnels de santé impliqués dans l'enseignement, l'encadrement d'étudiants..., note la maîtresse de conférences au département de médecine générale de Grenoble. La MSP compte une kiné PhD, une vingtaine de généralistes dont plus de la moitié est maître de stage, tout comme les kinés, les infirmières, la diététicienne, les pharmaciens, les APA... tous sont ouverts à l'accueil d'étudiants, avec ce souhait de leur faire découvrir l'exercice pluriprofessionnel."
Pour répondre à l'objectif de recherche porté par le label MSPU, l'équipe a mis en place des ateliers Recherche : "Par exemple, on décortique tous ensemble un article de la littérature pour travailler autour de la lecture critique ou alors on demande aux étudiants de venir présenter leurs travaux de thèse ou de mémoire, afin d'en discuter, tant sur le fond que sur la forme, afin de développer ces dynamiques autour de la recherche", précise la médecin installée depuis huit ans.
Au sein du PSIP de Saint-Martind'Hères, Alicia Stagnitto, chargée de projet Prévention et promotion de la santé, a lancé un projet autour de la prévention et de l'accompagnement de la santé mentale chez les étudiants en santé, explique Pauline Girard. En partant d'un programme existant et validé – le CBSM (cognitive behavioral stress management) –, la chargée de projet a "repensé et reconstruit" un atelier en huit sessions, qu'elle propose aux étudiants en stage à la MSP. Au programme : effets psychologiques du stress, lien entre émotions et pensées, stratégie de coping ou encore gestion de la colère... "Au départ, c'était pensé plutôt comme une action de prévention que de recherche. Mais une fois qu'elle a été mise en place, on a voulu voir ce qu'en pensaient les étudiants et l'efficacité des ateliers... Alicia a collecté des données sur des échelles de mesure de stress qu'on n'a pas encore exploitées vu le faible nombre d'étudiants qui participent chaque semestre. Récemment, deux étudiants ont fait une recherche qualitative sur le premier retour des étudiants."
Aux Rencontres 2025 d'AVECsanté, Pauline Girard présentera ce projet de recherche pour montrer comment "à partir d'un projet de revue de littérature, on peut aboutir à la mise en place d'ateliers proposés concrètement à des étudiants", précise-t-elle.
