[Voir le dossier complet "Maison de santé : quelles réalités d'aujourd'hui, quels rêves demain ?" publié dans Concours pluripro, mars 2025
Ils ont beau "avoir la tête dans les étoiles", les professionnels exerçant en maison de santé sont toujours "à l'écoute des innovations, des nouveaux métiers... car [ils savent] que l'important est d'avoir les pieds sur terre, c'est-à-dire de disposer d'équipes bien construites, solides et stables", assure Christophe Paul, coprésident de la FMPS Normandie*. Ce que cela implique ? "Avoir conscience des avantages mais aussi des inconvénients de cet exercice pour mieux maîtriser et vivre l'aventure, potentiellement structurée autour de l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI)", soutient-il. Mais aussi faire en sorte d'être bien ancré dans le territoire, de correctement s'articuler avec la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ou encore être en accord avec les besoins des usagers. "Nos façons de fonctionner et de travailler évoluent, rappelle le médecin généraliste qui exerce à la MSP La Plaine, à Val-de-Reuil. Il faut s'approprier ces évolutions et accompagner la société dans ces changements."
Mais, en parallèle, "il est important de rêver... sinon, on perd du sens, sourit Mégane Descat-Montagnol, coordinatrice du PSLA Pays de Bovary et Léonard de Vinci également coprésidente de la FMPS Normandie. L'idéal est aussi de vouloir mieux faire ensemble autour du patient. L'équilibre est toujours en balance dans le cycle de vie d'une équipe. Nous allons connaître des phases très productives et d'autres avec des tempêtes à surmonter ensemble... et c'est ce qui fait la richesse de ce que nous pourrons ensuite produire." Que souhaiter, donc, pour l'avenir ? "De continuer à mailler le territoire avec des équipes ayant compris l'intérêt de travailler ensemble afin que chaque Français puisse bénéficier d'une équipe de soins", confie Christophe Paul. Mais aussi de "miser davantage sur cette notion d'équipe justement, et faire en sorte que les projets ne soient pas tous centrés sur le médecin traitant, car les compétences peuvent être ailleurs, insiste Mégane Descat-Montagnol. C'est important de rebattre les cartes et les rôles, car la reconnaissance de la place des paramédicaux dans l'exercice coordonné n'est pas encore au rendez-vous...".