Ils étaient "un peu à l’étroit". Installés depuis 2014 au sein d’une maison de santé d’un quartier prioritaire de la politique de la ville de Strasbourg, le Dr Pierre Tryleski et ses collègues décident de se tourner vers leur bailleur social, Habitation moderne, pour s’enquérir d’autres lieux plus grands. En parallèle, comme le diagnostic de santé identifie des problèmes d’accès aux soins dentaires, "nous voulions répondre à cette problématique également", précise le médecin. Mais peu de chirurgiens-dentistes libéraux aspirent à rejoindre l’équipe… qui décide alors de solliciter des centres de santé, "dont le centre de santé dentaire de la Mutualité française Alsace, qui a accepté de conclure un partenariat, permettant ainsi à deux chirurgiens-dentistes d’exercer en se partageant un fauteuil", rapporte Pierre Tryleski.

Un centre de soins infirmiers des Diaconesses de Strasbourg accepte également de rejoindre le dispositif. Désormais, les trois structures forment la Maison urbaine de santé, qui a ouvert ses portes en janvier 2021, dans des locaux d’une ancienne supérette entièrement réhabilités par Habitation moderne situés à quelques centaines de mètres des anciens locaux de la MSP. "Nous exerçons dans cette grande structure mutualisée de 700 m2 , où la distinction entre la MSP et les deux CDS est uniquement visible et affichée sur le panneau placé devant le bureau de chaque praticien", précise Pierre Tryleski. L’entrée, l’accueil, les espaces d’attente et de déambulation sont mutualisés, tout comme l’espace de réunion et la cuisine. En revanche, chaque structure dispose de son propre numéro de téléphone et de sa secrétaire attitrée.

La Sisa locataire

Pour que cette fusion opère, un montage juridique a été nécessaire. "C’est la Sisa de la MSP, l’occupant le plus important, qui a pris la responsabilité du bail, détaille le médecin. Puis, en accord avec le bailleur, elle sous-loue les locaux aux CDS." Une partie adjacente à la structure n’a pas encore été réhabilitée mais est immobilisée pour l’équipe. Les professionnels de santé peuvent donc disposer, à l’avenir, de 100 m2 supplémentaires si besoin.

Pour l’heure, les trois équipes n’ont pas encore mis en place de protocoles communs. "Mais le socle est là, se félicite Pierre Tryleski. Nous cherchons donc encore à nous stabiliser sur notre fonctionnement car, étant passés de 200 à 700 m2 , l’ampleur de la gestion n’est pas la même." Les équipes s’interrogent toutefois sur des projets communs ou des mutualisations, notamment concernant le secrétariat, car les patients s’adressent indifféremment à l’une ou à l’autre des secrétaires. "Pour le moment, nous collaborons de manière informelle. Nous pouvons, par exemple, utiliser le scanner des chirurgiens-dentistes, comme nous pouvons intervenir si l’un de leurs patients fait un malaise. Peut-être qu’un jour nous élaborerons des protocoles mais, pour le moment, nous n’en ressentons pas un besoin dévorant…"

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