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E. Laffoux (© G. Perret)

Interview parue dans Concours pluripro, janvier 2022.

Quelles sont vos attentes envers les porteurs ?

La première : avoir affaire à une équipe vraiment pluripro et engagée. Ensuite, que le projet démontre leur intervention spécifique en tant que professionnels de santé. J’attends d’eux qu’ils s’ancrent dans la relation patients-professionnels de santé. C’est à ce titre qu’ils pourront avoir une force de frappe. Et non pas en ayant une communication généraliste, car il faut éviter que les CPTS ne deviennent une nouvelle couche administrative. Enfin, j’attends que leur projet reflète leur aspiration propre, pour leur territoire. Il requiert un temps de maturation et ne peut donc pas être un copié-collé. En revanche, ils peuvent tout à fait se faire aider dans l’écriture. Qu’ils n’hésitent pas à utiliser les crédits FIR d’amorçage.

Que leur apportez-vous en retour, au-delà du financement ?

Du soutien et un accompagnement adapté à leurs besoins et souhaits. Nos quatre consultants locaux rencontrent au plus tôt les équipes et les suivent tout au long de l’élaboration du projet. Notre présence s’accroît lors de la négociation de l’ACI et se poursuit car nous les aidons à réaliser leurs missions. Si nous sommes exigeants sur les objectifs, le dialogue reste marqué par l’humain. Notre accompagnement est bienveillant, dans l’empowerment. Nous les encourageons à réaliser leur propre projet, passons en revue ce qui leur importe, faisons des retours détaillés. Nous avons aussi réorganisé les équipes afin de nous caler sur les territoires des CPTS. Ainsi, les professionnels de santé ont accès à des correspondants personnalisés. Ils ont leurs noms, numéros. Nous avons chamboulé l’organisation pour nous mettre à la maille des CPTS.

Vous pointez une frilosité à utiliser l’argent pour constituer l’équipe de départ…

60 % des crédits sont des crédits de fonctionnement garantis dans l’ACI, ils peuvent compter dessus. Or, souvent, ils mettent du temps avant d’engager ces opérations. Certaines missions peuvent être bien sûr assurées par les coordinateurs, mais d’autres vont nécessiter d’embaucher un gestionnaire de cas. Et, si on tarde, le coordinateur va vite se retrouver en surcharge, et le lancement de certaines missions va prendre du retard. Les retours d’expérience montrent également la nécessité de prévoir un temps d’échange régulier entre l’équipe – donc son coordinateur a priori – et le bureau et/ou le/la président(e) de la CPTS, pour discuter des lignes politiques.

 

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