Que faut-il attendre de cette rentrée 2019 ? Il faut dire qu’après une fin d’année aussi morose qu’agitée, les attentes sont grandes. La présentation de l’ambitieux plan "Ma santé 2022" en septembre dernier par le président de la République donnait déjà le ton : "Les gens doivent se parler, s’organiser ensemble autour du patient. Je veux que l’exercice isolé devienne une aberration." La transformation du système de santé sera donc profonde : la médecine libérale doit se réinventer. Fini le médecin qui travaille seul dans son cabinet ou qui court la campagne. Désormais, les mots clés sont "coopération", "soins de proximité" et "faire ensemble"…

Mais que le gouvernement se rassure : l’organisation au sein des territoires était déjà en marche. En témoignent les nombreuses initiatives pertinentes que nous relayons à chaque numéro, et les actions socles définies dans le cahier des charges des CPTS qui existaient dans des structures qui remplissaient ces mêmes missions sans pour autant en porter l’appellation. Un "engagement collectif" – bien installé dans certaines régions, plus balbutiant dans d’autres – qui ne peut se construire qu’au sein d’une équipe… sans que celle-ci se voit imposer des idées, sans contrainte extérieure, sans tentative des pouvoirs publics de vouloir décider "à la place de".



Les négociations conventionnelles lanceront le calendrier 2019. On va longuement y débattre de la question des financements, du rôle des uns et des autres, mais aussi de la réforme des hôpitaux de proximité et de la formation initiale. Autant d’éléments qui auront de facto un retentissement sur la médecine de ville. Car comment envisager une prise en charge globale du patient sans former les professionnels de santé à l’encadrement, à l’exercice en équipe ou à l’approche "parcours de santé" ?

Notre dossier de ce mois vous donne quelques pistes… et dit l’importance de former les nouvelles générations à la pratique en MSP. Si pour l’heure, la période post-fêtes fait grise mine (les grandes tablées ont occasionné de petits excès), gageons que cette nouvelle année sera riche en rebondissements que l’on espère positifs pour le médecin… mais aussi pour l’infirmière, le pharmacien, le masseur-kinésithérapeute, le diététicien, le podologue, l’aide-soignant, et tous les autres. Car plus que jamais, la prise en charge du patient doit se conjuguer au pluriel. Le Concours médical en est convaincu. Et vous, prêts à relever le défi ?

RETOUR HAUT DE PAGE