Un billet du Dr Luc Duquesnel, médecin généraliste et président des Généralistes CSMF. 

Si l’hôpital n’avait pas montré bruyamment son malaise avant la crise sanitaire du Covid-19, ce Ségur de la santé n’aurait jamais existé. Les premières annonces sur ce grand raout laissaient à penser que les acteurs du système de santé non hospitalier en seraient exclus. Le gouvernement et le ministre de la Santé ont fini par les entendre et ont créé un quatrième pilier consacré aux organisations territoriales en santé et au lien ville-hôpital.

Alors que notre système de santé est, depuis soixante ans et les Lois Debré, malade d’avoir fait de l’hôpital le pivot de son organisation, comment pouvait-on avoir, en 2020, une vision aussi restreinte des réformes qui s’imposent pour répondre aux besoins de santé de la population ? D’autant que chacun connaît depuis plusieurs années la maladie qui frappe notre système de santé : une coordination insuffisante et souvent défaillante à tous les niveaux de son organisation. Que ce soit au niveau des soins primaires, de leur articulation avec le deuxième recours ou du lien ville-hôpital, les ruptures dans cette chaîne de soins sont nombreuses.

Luc Duquesnel
Dr Luc Duquesnel © L.D.

La crise sanitaire que nous traversons a montré la capacité qu’avaient les médecins généralistes à s’organiser avec les autres professionnels de santé pour mettre en place des organisations territoriales répondant aux besoins de la population. Pour se coordonner, il faut modifier nos pratiques et nos organisations professionnelles. Les modèles sont connus : équipe de soins primaires (ESP), équipe de soins spécialisés (ESS), maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), communauté pluriprofessionnelle territoriale de santé (CPTS)…

C’est ainsi que, collectivement, nous pouvons garantir un accès aux soins en ambulatoire pour tous les Français. Le Ségur de la santé doit définir la place de chaque acteur en hiérarchisant les recours d’accès aux soins. Ainsi, le rôle de l’hôpital n’est pas de prendre en charge en ambulatoire les patients atteints de pathologies chroniques ni de faire converger toutes les demandes de soins non programmés vers son centre 15. Ensuite, au travers des différentes conventions, il restera à l’Assurance maladie à financer cet exercice coordonné pour le rendre attractif…

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