Article publié dans Concours pluripro, mars 2023

La démarche date de la création de la MSP Pyrénées-Belleville (Paris, XXe ). Car depuis 2010, les professionnels de santé ont décidé d’accorder une place non négligeable aux usagers au sein de la structure. "Le projet de santé a d’emblée reposé sur la coordination des soins, l’accès aux soins, l’accès aux droits et la lutte contre les inégalités sociales de santé", énumère Marie Karsenty, sa coordinatrice. Et en 2019, l’équipe a créé un conseil consultatif des usagers de la maison de santé "afin de se rapprocher des usagers et de les impliquer davantage dans le fonctionnement de la maison de santé", explique-t-elle. Une réunion trimestrielle est ainsi organisée avec ce conseil afin de réfléchir collectivement à la politique nationale de santé ainsi qu’aux actions déployées par la structure.

Construire un réseau local

Depuis l’an dernier, cet axe "participatif" a pris une nouvelle dimension, permettant aux professionnels de santé d’être davantage dans la proximité avec leurs patients. En postulant à l’expérimentation article 51 "maisons et centres de santé participatifs", ils ont obtenu, comme 25 autres structures, des dotations fongibles pour le développement d’actions participatives, le renfort en psychologues ou encore l’interprétariat. "Cette expérimentation nous permet de financer du temps humain, donc de recruter", se réjouit la coordinatrice. Désormais, deux postes à l’accueil de la MSP sont financés dans ce cadre (secrétariat médical et coordination). Trois médiateurs en santé ont également été embauchés. "Ils aident les patients à effectuer leurs démarches, lorsqu’elles sont trop complexes, notamment pour l’accès ou le renouvellement de leurs droits. Ils peuvent aussi prendre les rendez-vous médicaux à leur place et les y accompagner, si nécessaire…"

Les professionnels de santé ont élaboré une grille de vulnérabilité permettant de définir l’éligibilité des patients pouvant bénéficier de cet accompagnement par un médiateur, à la demande du médecin. "Ils ont aussi pour fonction de créer du lien avec les acteurs médico-sociaux du territoire afin de construire un réseau local", ajoute Marie Karsenty.

Début janvier 2023, une psychologue à mi-temps a rejoint l’équipe. Son rôle, toujours sur la base de critères de vulnérabilité, est d’accompagner les personnes n’ayant pas accès ou pas les capacités de s’orienter vers un psychologue. "L’objectif n’est pas d’effectuer le suivi mais de venir en renfort des médecins", précise la coordinatrice. Celle-ci assure la mise en lien via le dispositif MonParcoursPsy ainsi qu’un réseau de psychologues libéraux avec qui la maison de santé a signé une convention et dont les séances sont financées par la structure. D’autres projets, portés par l’expérimentation, sont également en développement : une école du dos pour la prévention de la lombalgie, des ateliers avec la podologue pour prendre soin de ses pieds, ou encore de l’éducation thérapeutique du patient autour de l’activité physique adaptée (APA).

Le dispositif, qui devait initialement se terminer fin 2023, devrait être prolongé d’un an pour permettre son évaluation globale

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