"Consolider le statut de l'assistant médical"

Généraliste, libéral, 55-65 ans

"L’accès aux soins primaires doit être étudié en fonction des territoires (nombre d’habitants, proximité d’une structure de soins). Pour ce qui est du financement : l’ARS, les URPS et/ou le conseil régional. Rémunération à l’acte avec forfait de garde. Le temps médical est toujours amputé, mais le concept d’assistant médical est bien mais il faut consolider son statut juridique et sa rémunération. Pour la carte hospitalière (…), je pense que les structures de soins qui fonctionnent bien avec un budget correct devraient être encouragées en améliorant la qualité des prestations."


"Je n'ai plus aucune confiance en l'avenir du système de santé"

Généraliste, libéral, 35-45 ans

"L’immense majorité des médecins n’ira jamais s’installer là où il n’y a plus de service public, d’école, de spécialiste, de service de garde, de SAU. Il faudrait que les médecins déjà installés dans d’autres secteurs puissent faire des consultations dans des maisons médicales financées par l’État ou les communes (…). Je suis certain que l’exercice multi-sites plairait à de nombreux médecins, dont moi-même, même en rase campagne, à condition que tout soit mis en place pour que l’on n’ait pas à gérer nous-mêmes ces différents sites au niveau du secrétariat, du ménage, de la paperasse... Une combinaison de forfait plus paiement à l’acte serait souhaitable pour rémunérer les soins primaires. Le système de forfaitisation n’est cependant pour l’instant pas vraiment opérationnel : bugs INR, non-prise en charge des biologies réalisées à l’hôpital... Il faut que le gouvernement élabore un système fiable, opérationnel, et équitable. On ne peut se contenter du bricolage actuel.

(…) Comment libérer du temps médical ? Il suffit d’augmenter la rémunération des médecins qui pourront ainsi se payer des assistant(e)s. (…) Et je trouve l’idée de nous imposer d’accélérer la cadence, de faire de l’abattage, extrêmement cynique. Il ne faut pas oublier que les patients ont besoin d’écoute, on ne peut les mettre dehors sous prétexte que le chronomètre a sonné. La population médicale se féminise, les jeunes (dont je fais partie) désirent moins travailler et prendre des congés, et avec l’évolution déplorable de nos conditions de travail, l’explosion des seniors, ce n’est tout simplement pas possible. (…) Je n’ai plus aucune confiance en l’avenir du système de santé français. Je le vois se déliter depuis plusieurs années. Je suis pourtant encore très loin de la retraite, et je me demande comment tout cela va se terminer."


Profil des répondants sur 298 réponses obtenues depuis le 25 janvier dernier. 


"Valoriser les consultations longues"

Généraliste, libéral, moins de 35 ans

"Un des problèmes de notre mode de rémunération est qu’une consultation pour une rhinopharyngite de 5 min est payée le même prix qu’une consultation de 1h15 pour un problème psychiatrique ou autre. Le résultat est que les médecins ont tendance à privilégier les motifs de consultation rapide. (…) Cette course à la rapidité ne laisse aucune place à la prévention ni à l’éducation thérapeutique. Il serait bon d’inverser cette tendance. Je propose de créer de nombreux actes pour valoriser les consultations longues. Valorisons par exemple la prévention, l’éducation thérapeutique, la psychothérapie de soutien, l’écriture d’une lettre à un confrère (...), la prescription d’examens complémentaires... Ainsi, lorsqu’une consultation s’annonce compliquée, le médecin peut bloquer deux rendez-vous car il sait qu’il sera payé suffisamment. Cela valorisera les consultations de qualité."


"Arrêtons la rémunération à l'acte"

Généraliste, salarié, 35-45 ans

"Créer des centres municipaux de santé qui seront le premier recours et orienteront si besoin. Décharger les médecins de toute tâche administrative en leur fournissant des secrétaires municipales et une organisation où ils peuvent coopérer, faire des groupes d’échanges de pratique. Arrêter de rémunérer à l’acte. Rémunérer la prévention, mais aussi éduquer la population à la santé."


"Trois à cinq ans pour chaque étudiant en zone sous-dotée"

Généraliste, libéral, 45-55 ans

"Contribution de 3 à 5 ans pour chaque étudiant sortant de la fac pour exercer dans les zones en pénurie, y compris les spécialistes, avec en parallèle une limite d’installation dans les zones surdotées. Les soins primaires doivent pouvoir être rémunérés dans une enveloppe globale de soins et prévention au prorata de la patientèle MT et des tranches d’âge. Pourquoi pas un forfait pour tout ce qui est suivi des maladies chroniques, un forfait prévention et un paiement à l’acte pour tous les autres actes ?"


"La consultation à 50 € et la visite à 70 €"

Généraliste, libéral, 45-55 ans

"Pourquoi les jeunes médecins ne s’installent plus ? Car le rapport temps/bénéfice est devenu défavorable. Avec toutes les tracasseries administratives. Doubler la consultation à 50 euros et la visite à 70 euros et on verra des médecins intéressés, qui pourront travailler moins, prendre plus de temps avec chaque patient qui, mieux pris en charge, reviendra moins souvent. Tout le reste, c’est de la poudre aux yeux. Tant qu’un médecin avec la responsabilité qui lui incombe dans la prise en charge de ses patients gagne autant que le coiffeur et moins que le pédicure d’à côté, la situation n’évoluera pas."


"Des infirmiers diplômés pour les consultations courantes"

Généraliste, libéral, 55-65 ans

"Modifier l’accueil et la prise en charge des patients en ville. Les consultations courantes et simples (gastro, grippe, cystite, certains renouvellements...) prises en charge par des infirmiers diplômés (bac+5). Le médecin arrive en deuxième ligne si mise en évidence d’une consultation complexe par la consultation d’accueil ou programmation de suivi ou de bilan pour pathologie complexe.

La rémunération de la consultation simple peut être diminuée (moins de 25 euros) et permettre une meilleure rémunération de la consultation complexe à laquelle on peut attribuer plus de temps. Rendre attractive la profession de médecin généraliste pour les jeunes praticiens en passant à un salariat. Il y a actuellement trop de charges (environ 50 %) et pas assez de sécurité ou de souplesse (en cas de maladie, désir de formation, repos, loisirs ...) Prévoir des maisons médicales qui regroupent tout cela."


"Remplacer le paiement à l'acte par un forfait de 100 € annuel en tiers payant"

Dr JF Massé, La Rochelle, généraliste, libéral, plus de 65 ans

"Développer des MSP avec immobilier appartenant aux ARS, distantes les unes des autres d’au plus 30 km, en favorisant un principe de location très modérée et imposer à toutes les professions de soins primaires d’y passer au moins une année dans la décennie qui suit la réception de leur diplôme d’État correspondant, pour le valider définitivement. En ce qui concerne les médecins généralistes, le contrat médecin traitant serait signé avec la structure (SCP) et non avec un praticien. C’est la structure qui devra honorer le contrat (et réciproquement pour les patients), comme s’il s’agissait d’un même praticien. Les considérations générales sur les soins primaires : le forfait déplacement à domicile et les indemnités kilométriques des infirmières, des masseurs-kinésithérapeutes et des orthophonistes alignés sur ceux des médecins généralistes ; les psychologues cliniciens qui le souhaitent seront associés aux professionnels de santé de soins primaires conventionnés et la prise en charge de leurs soins sera alors intégrée, selon des modalités à préciser, à la nomenclature des actes pris en charge par la Cnam."


"Secteur 2 pour tous"

Généraliste, libéral, plus de 65 ans

"Passage au secteur 2 pour tous. L’augmentation des honoraires permettra de limiter l’abattage, revalorisera le statut du médecin, permettra de payer de façon pérenne les assistants médicaux et autres infirmières Asalée. Pas dans l’air du temps ? Dommage car cela marche et les gens préfèrent payer plus un médecin disponible équipé qu’un praticien fonctionnaire sans humanité. Accorder un bonus sur les honoraires aux praticiens qui valident des DU, DIU et autres études reconnues par la fac mais pas par la Caisse primaire d’assurance maladie."

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