L’épidémie de Covid-19 a bouleversé nos habitudes, et sa gestion quotidienne a interrogé les rouages de notre système de santé et notre rapport à la santé. Si ce questionnement s’est inscrit à différentes échelles – accès au matériel de protection, dépistage et gestion des cas Covid et non-Covid (échelle nationale), organisation de la prise en charge et du parcours de soins (échelle régionale), consommation des soins, gestes barrières et accès au médecin traitant (échelle individuelle) –, il a également révélé le potentiel organisationnel des territoires face à l’urgence sanitaire.

En région, de nombreuses initiatives, grandes ou petites, ont permis d’alléger la charge des établissements hospitaliers, de venir en appui ou en soutien aux acteurs de ville isolés, de toucher le patient chronique, de créer du lien entre les services hospitaliers et les structures libérales. Plateformes téléphoniques collaboratives, check-list, protocoles et guides élaborés en équipe pour améliorer l’accueil et la prise en charge tout en protégeant les soignants, réunions de crise bihebdomadaires, cellules d’écoute et de soutien, transformation des maisons de santé en centres Covid…

 

Karen Ramsay
Karen Ramsay, rédactrice en chef © M.S.

 

En cette période de « guerre » sanitaire, comme l’a qualifiée le président de la République, la « première ligne » tient bon. Aujourd’hui, en pleine crise épidémique, il est plus que nécessaire de pouvoir s’appuyer sur une équipe pour faire front ensemble, s’organiser en urgence de manière coordonnée, porter à plusieurs les difficultés et les inquiétudes vis-à-vis de son bassin de vie… « Il a fallu une crise pour que les gens se rendent compte que toute la dynamique lancée depuis des années était utile, que nous pouvons travailler main dans la main et que l’échange d’informations fonctionne », explique Samuel Givert, président de la CPTS Monts du Lyonnais.

Une communication et une coordination rendues possibles grâce aux missions qui constituent la moelle épinière de l’exercice regroupé. Et en situation de crise sanitaire, celui-ci prend tout son sens. Si les blouses blanches hospitalières sont aujourd’hui aux avant-postes dans cette lutte contre le Covid-19, en ville, les quelque 1 300 maisons de santé [chiffres d’AVECsanté, NDLR] et 1 600 centres de santé [chiffres du ministère au 4 octobre 2019, NDLR] ont su repenser leur organisation et leur offre de soins pour s’adapter à ces nombreuses urgences en période de crise épidémique nationale. Jamais le premier recours n’a aussi bien porté son nom.

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