"La médecine générale ne peut pas se construire d'actes successifs"

Article publié dans Concours pluripro, janvier 2025
 

Médecin en CMS, assistant universitaire à Sorbonne université, élu au conseil départemental de l'Ordre des médecins des Hauts-de-Seine, président du collectif Nofakemed, membre du comité d'organisation du Congrès médecine générale France, travail sur le numérique en santé, papa de 3 enfants... A 37 ans, Pierre de Bremond d'Ars est aussi un fervent défenseur d'une évolution du mode de rémunération : "Notre centre de santé a fait le choix de rémunérer les généralistes à la fonction, sur une grille qui s'inspire de celle des praticiens hospitaliers. Ce qui permet de se projeter au-delà de la consultation, dans toutes nos missions : prévention, coordination avec les acteurs du territoire, gestion des demandes de consultation d'urgence..." Et la mise en oeuvre de l'expérimentation Peps (Paiement en équipe de professionnels de santé en ville) dans la structure en 2019 n'a fait que "renforcer" sa vision, assure-t-il.

Depuis 2021, il est aussi président du collectif Nofakemed. "Au départ, on était un groupe de soignants qui échangeaient sur l'homéopathie et son remboursement. Et on se disait qu'il faudrait taper sur du poing sur la table parce que la médecine doit adapter ses pratiques aux faits." Une tribune publiée dans Le Figaro en mars 2018 entraînera un vif débat. Ce qui ne plait pas : le Syndicat des homéopathes porte plainte contre les signataires, la HAS est sollicitée par le ministère pour un avis, la campagne "Mon homéo, mon choix" est lancée... Ce qui pousse les soignants à se constituer en association loi 1901. Objectifs : promouvoir la médecine, les soins et les thérapeutiques fondées sur les preuves scientifiques et lutter contre les pratiques de soins déviantes, explique celui qui a succédé à Jéremy Descoux, cardiologue, et Cyril Vidal, dentiste. Le 1er janvier 2021, les médicaments homéopathiques sont déremboursés.