Article publié dans Concours pluripro, avril 2023

En février 2022, le Collège des hautes études en médecine (Chem) a ouvert sa première session de formation au métier d'assistant médical à Rennes. Magali Nizan en était… "Après avoir travaillé comme assistante maternelle et dans l'administration pendant plusieurs années, je voulais changer d'horizon professionnel", témoigne-t-elle. Un cabinet de trois médecins généralistes de Pleumeleuc, à une vingtaine de kilomètres de Rennes, lui propose alors un poste d'assistante médicale. "Pendant les dix premiers mois de mon contrat, j'ai assuré en alternance deux jours de formation chaque semaine et ma présence au cabinet."

Une relation de confiance s'est rapidement installée : Magali Nizan se dit "écoutée et entendue" lors des échanges quotidiens avec les praticiens au sujet des patients. Son travail combine des tâches administratives, de la coordination – c'est souvent elle qui prend les rendez-vous auprès des spécialistes pour les patients, et qui les rappelle pour leur communiquer des informations et des conseils sollicités auprès des généralistes du cabinet – et tout un volet relationnel.

"C'est rassurant pour les patients de savoir que je peux les renseigner sur certaines structures de soin de la région, ou leur expliquer le déroulement des examens", détaille-t-elle. Son expérience d'assistante maternelle lui est aussi utile pour accueillir les familles avec de jeunes enfants, dans ce cabinet qui assure de nombreux suivis pédiatriques dès la sortie de maternité.

 

Dégager du temps médical

Dans un futur proche, elle pourra aussi prendre en charge la "préconsultation". "Il s'agira de prendre les constantes des patients, de pratiquer certains examens comme les électrocardiogrammes, de faire des vérifications de routine pour des certificats médicaux d'aptitude au sport, etc., et de transmettre ensuite les informations au médecin traitant pour faciliter la consultation." Le matériel nécessaire lui a été fourni par l'équipe. Reste simplement à organiser les locaux pour qu'elle puisse travailler dans de bonnes conditions.

"L'objectif de ce nouveau métier, c'est de dégager du temps médical dans des journées très denses, analyse Magali Nizan. Ce rôle ne peut être rempli que si les assistants médicaux ont la confiance des médecins. Je sais, par des retours de collègues, que ce changement de méthode a pris un peu de temps pour certains médecins : ce n'est pas toujours évident de déléguer." De son côté, sa prise de poste s'est déroulée de façon fluide et sans accroc : "Les trois médecins généralistes sont ouverts aux possibilités qu'offre ce nouveau fonctionnement." Une infirmière Asalée est également présente dans la structure, et l'articulation entre les différents métiers se met en place progressivement.

"Il faut prendre le temps de voir ce qui peut fonctionner pour que tout le monde trouve sa juste place, remarque-t-elle. Mais quand l'organisation est fluide, les assistants médicaux sont un vrai avantage pour les soignants et pour les patients, qui se disent vraiment ravis. C'est une fonction qui aurait toute sa pertinence auprès d'autres professionnels de santé."

Intégré à des équipes pluriprofessionnelles ou des équipes traitantes, ce nouveau métier pourrait également incarner une forme de continuité dans les parcours de prise en charge.

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