Jacques Martini est médecin diabétologue et président de la Facs Occitanie.
 

Article publié dans Concours pluripro, octobre 2023
 

Jacques Martini"Tout est parti d'un souhait de simplification. Car les dispositifs d'appui à la coordination (DAC) ont été créés afin de regrouper, au sein d'un territoire, et le plus souvent d'un département, l'ensemble des dispositifs déjà existants qui avaient pour mission de faciliter le parcours de patients ou de populations spécifiques. L'enjeu : proposer aux professionnels de santé, aux patients et à leur entourage un interlocuteur unique et, de ce fait, mieux identifié. Mais aussi aider tout professionnel de santé confronté à une situation complexe à trouver des solutions pour élaborer pour le patient un parcours de vie et de santé plus adapté afin d'améliorer sa situation de vie, quels que soient sa pathologie et son âge. Sa force réside, en effet, sur l'expertise des dispositifs qui le composent, comme les plateformes territoriales d'appui (PTA), les réseaux territoriaux, les Maia et les Clic. Nés, pour la plupart, en juillet 2022, les DAC sont donc des dispositifs récents qui s'installent dans un écosystème de santé en difficulté et en mutation.

La "désertification" médicale et paramédicale et les difficultés d'accès aux soins sont une réalité. La complexité n'est alors plus liée uniquement à la prise en charge d'une pathologie ou une situation psychosociale mais aux difficultés de réponse aux besoins de la population. Parallèlement, pour les professionnels de santé, il existe une volonté de se structurer et de coordonner leurs pratiques au sein des maisons de santé pluriprofessionnelles et de développer des projets de santé au sein des CPTS. Le DAC doit donc trouver sa place dans cet écosystème. Et pour cela, il doit apporter une réponse globale et transversale à une situation complexe, en sollicitant ou orientant les requérants vers des structures ressources identifiées.

Il doit donc avoir une bonne connaissance du territoire tant au niveau des ressources disponibles que des programmes initiés quelles que soient la pathologie ou les problématiques rencontrées. Il doit faire preuve de polyvalence, ce qui sous-entend une capacité de répondre ou d'orienter – de façon la plus pertinente possible sur la base d'un diagnostic le plus exhaustif possible – tant sur le plan médical que psychosocial. Cette polyvalence impose que les liens avec les dispositifs spécialisés sur certaines pathologies ou populations doivent être renforcés pour apporter des outils d'aide à l'optimisation des parcours. C'est tout l'enjeu d'une articulation forte avec les dispositifs régionaux. Sur la base de l'analyse de son activité, le DAC joue un rôle d'observatoire territorial majeur qui permet de repérer des situations critiques, en termes de ressources ou de situations complexes en croissance dans le territoire. Ce repérage doit être suivi d'une alerte au niveau régional, pour répondre rapidement à ces dysfonctionnements.

Ce rôle d'appui auprès des acteurs de la santé (patients comme soignants) est primordial. Cependant, le DAC doit être connu et reconnu pour ses actions. Cette reconnaissance passe, outre les canaux habituels de communication, par un travail collaboratif avec les acteurs et les structures de prise en charge de la population aussi bien dans le domaine du soin que de l'accompagnement social. Le soutien au développement de projets de santé au sein d'une CPTS, la mise en relation de différents acteurs impliqués sur les mêmes problématiques, la sollicitation des structures régionales en sont autant de pistes.

Les fédérations régionales des acteurs en coordination en santé (Facs) qui intègrent ces dispositifs doivent donc jouer leur rôle d'animateur pour favoriser ce travail collaboratif. Car le DAC doit être un acteur fort dans l'animation territoriale au service de la population et un relais pour répondre aux enjeux régionaux sur le plan de la santé."

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