Article publié dans Concours pluripro, mai 2023
 

Raphaël Delorme"À l'origine, je suis un professionnel de santé paramédical. Lorsque j'ai participé à une première action de médiation en collectivité en 2002 pour un bailleur social, j'ai été attiré par la création de l'activité et, surtout, je voulais participer à cette réduction des inégalités d'accès à la santé. En tant qu'infirmier, je n'avais pas la marge d'aller aux devants, d'aller vers. Aujourd'hui, j'exerce dans le cadre d'un programme de l'ARS auprès des habitants des quartiers prioritaires. En tant que tiers, je cherche à aider les ressources de santé et les habitants les plus invisibles et à se connecter. La logique est de me faire connaître de chaque partie. J'assure donc une présence active de proximité pour 60 % de mon temps, un “aller-vers” spécifique, en me rendant au sein des immeubles des habitants de ces quartiers afin qu'ils me rencontrent. S'ils sont absents, je glisse un flyer sous leur porte. Avec les autres, j'ai un premier temps d'échange et leur laisse le flyer avec les contacts. Je suis vu comme un représentant d'une volonté municipale. Mon objectif est de lever les freins afin qu'ils n'hésitent pas à faire appel à moi si besoin. Je vais au plus près des lieux de vie pour les amener à identifier les autres acteurs de leur territoire et ainsi les autonomiser. Il est donc important que je connaisse les habitants, leurs difficultés, leur cadre de vie, les ressources de santé du territoire, afin de les orienter au mieux. D'autant plus qu'il ressort de réelles difficultés d'accès à l'information et à l'identification des ressources de santé. 20 % de mon temps de travail est, par ailleurs, dédié à l'entretien et la connaissance des ressources de santé. J'informe donc les habitants sur la prise de rendez-vous en ligne sur les plateformes, je les aide si besoin, les informe des alternatives aux médecins traitants avec les bornes de téléconsultation ou encore l'existence des centres de soins non programmés."

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