Article publié dans Concours pluripro, juin 2025
 

Tout commence en 2017, quelques mois après la promulgation de la loi de modernisation de notre système de santé qui a introduit le sport-santé sur ordonnance. Vivien Hausberg, kiné-ostéopathe installé depuis vingt ans à Montpellier, est alors président de l'URPS MK Occitanie. "On avait fait une recherche-action en lien avec l'Institut de formation en masso-kinésithérapie de Montpellier, financée par l'ARS et par le CFPPA du Gard. Car l'URPS voulait démontrer que dans le cadre d'un parcours de soins et d'un exercice coordonné, l'activité physique pouvait amener un changement de comportement", se souvient-il.

La recherche – comptant des médecins, des kinés et des enseignants APA – s'appuyait sur un dispositif motivationnel afin de déterminer si "les savoirs et les comportements évoluaient dans le temps et faisaient passer les sédentaires en actifs à vie", poursuit- il. Parce que l'idée, "c'est de remettre les gens en activité mais pas de les assister dans leur activité". Publiée en 2021, celle-ci démontre bien qu'"en exercice coordonné, quand le médecin prescrit, quand le kiné fait les examens initial et final, et quand il y a un entretien motivationnel, les savoirs et l'observance thérapeutique augmentent", détaille-t-il. Ce constat donne l'idée du dispositif kiné référent sport mis en place à la CPTS Montpellier 1, dont Vivien Hausberg est le secrétaire général. Au total, 7 kinés et 6 médecins y sont formés. Parmi les objectifs : promouvoir le sport-santé auprès des Montpelliérains, notamment ceux atteints de pathologies chroniques, et les amener à adopter une pratique sportive durable.

 

"Par petits groupes"

Dans la pratique, le médecin identifie un patient éligible au sport-santé (car atteint d'une pathologie chronique listée parmi les ALD) et lui prescrit des séances de kinésithérapie au sein d'un cabinet référencé. "Cette rééducation va se faire de manière collective, par petits groupes, et souvent deux fois par semaine." Le kiné intervient pour une évaluation initiale de l'état de santé et des besoins du patient, réalise l'entretien motivationnel (mais aussi à mi-parcours) et l'évaluation finale pour mesurer les progrès. Le patient peut aussi être recontacté post-intervention pour vérifier s'il a maintenu sa pratique d'activité physique. "L'idée, c'est d'avoir une vraie traçabilité de la file active de patients... Parce qu'avec la CPAM, on s'est accordé sur une évaluation du volume d'activité physique par semaine. On reste dans l'esprit de l'éducation thérapeutique, donc on est moins dans le quantitatif mais dans du qualitatif."

Un dispositif "hautement reproductible" et qui peut être décliné en structure ou organisation coordonnée, précise Vivien Hausberg, également membre de la MSP Jacques-Coeur à Montpellier. "Au fil des mois, on s'est rendu compte que les patients avaient leur groupe WhatsApp et qu'ils continuent de se voir, pour marcher dans le parc à côté..." Il en est persuadé : "Ce modèle coordonné et protocolisé peut correspondre à beaucoup de territoires. Et puis, faire de l'activité physique en groupe, c'est toujours plus motivant !" L'an dernier, le dispositif a accompagné 37 patients, "soit une augmentation de 230 % puisqu'on était à 16 en 2023-2024".

RETOUR HAUT DE PAGE