Article publié dans Concours pluripro, octobre 2023
 

Elle est à l'image du surnom et du slogan de l'île de la Réunion : intense ! Car à tout juste 30 ans et depuis son DUT de biologie option diététique obtenu en 2016, Lorraine Caro mène une vie à 100 000 à l'heure. "J'ai toujours eu une affinité avec l'alimentation, la nutrition. Quand j'étais lycéenne, on m'a demandé mes voeux. J'étais en terminale S-SVT, et dans la classe, tout le monde allait plus ou moins faire médecine…" Alors elle suit le mouvement. Après l'obtention de son bac, elle quitte son île natale, l'île de La Réunion, et choisit de suivre des études de médecine. Elle opte pour la faculté de pharmacie à Montpellier, une ville où "le taux d'ensoleillement se rapproche de celui de La Réunion", avoue-t-elle.

Après deux années "qui n'ont pas été franchement concluantes", Lorraine Caro s'inscrit dans une formation qu'elle affectionne depuis son plus jeune âge. Elle entame alors, à La Garde, un DUT biologie option diététique. "Là, je n'ai plus eu de doute !" En parallèle, la jeune femme s'investit sur son campus. "J'ai eu la chance de faire un service civique. Cela a duré neuf mois. J'étais missionnée à la vie étudiante et j'étais présidente du Bureau des arts (BDA)." Aucun lien, à première vue, avec son choix d'études, mais cet engagement dans le monde associatif ne sera pas anodin pour la suite de sa carrière.

 

L'avantage de l'équipe... en étant libérale

En 2016, son diplôme en poche, Lorraine Caro retourne au pays et commence par assurer des remplacements dans plusieurs structures : clinique, centre hospitalier universitaire, hospitalisation à domicile… Très vite, elle intègre la maison de santé Artémis à Saint-Denis. Un centre dédié à la femme, comptant des gynécologues-obstétriciens, des sages-femmes, une infirmière puéricultrice… "Leur projet était bien lancé. J'étais déjà la troisième diététicienne à intégrer cette MSP et je suis arrivée en même temps que la nouvelle psychologue. Cela a permis d'avoir une équipe plus neuve, et nous avons pu faire de nouvelles choses. J'ai énormément appris sur la périnatalité notamment."

Présente deux fois par semaine au sein de cette maison de santé, Lorraine Caro voit essentiellement en consultation des femmes ayant des problèmes de diabète gestationnel. En parallèle, elle exerce en libéral dans son cabinet en ville. Mais c'est vraiment au sein de la MSP que la notion "ensemble" prend tout son sens pour la jeune femme. "Une maison de santé, c'est vraiment l'idée un peu nouvelle du libéral. Dans le libéral classique, on se met un peu nous-même de côté. Même si on a des collègues que l'on peut voir régulièrement, on n'a pas de projet en commun. Intégrer une maison de santé, c'est avoir les avantages d'une équipe pluriprofessionnelle que l'on pourrait retrouver en structure mais en étant libérale."
 

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Cet esprit collaboratif l'incite à pousser les portes du Groupement des maisons et pôles de santé de l'océan Indien (GMPSOI) : "À l'époque, la fédération faisait des groupes de pairs. J'y suis allée en fin de journée, et après on m'a demandé si je voulais faire partie du groupement, car il devait y avoir un renouvellement…" Elle devient alors secrétaire adjointe. Avec la crise sanitaire, les groupes ont été temporairement suspendus, mais seront bientôt relancés, pour la plus grande satisfaction de Lorraine : "J'étais nostalgique de ces moments, car c'est grâce à cela que j'ai pu rencontrer des gens intéressants et voir où en étaient les autres maisons de santé. Ces groupes de pairs m'ont beaucoup apporté."

Secrétaire adjointe du GMPSOI, elle participe, en 2019, aux 8es Journées nationales d'AVECSanté, à Dijon. "C'était un bon moment, car tout a pris son sens. C'était fédérateur !" se souvient-elle avec une pointe de nostalgie.

 

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