Il reste encore un peu plus d'une semaine aux maisons de santé pour déposer leur candidature pour le second volet de l'expérimentation Peps. Après une première phase qui a surtout fait ses preuves en centres de santé (12 structures contre trois maisons de santé), l'Assurance maladie et le ministère de la Santé ont annoncé une nouvelle vague. Cette fois, il s’agit de sélectionner des équipes pluriprofessionnelles libérales exerçant au sein de maisons de santé. Ce midi, lors d'une présentation animée par AVECsanté et la Direction de la sécurité sociale (DSS), Manon Flandrois, Cheffe de projet "Financements transversaux et transformation du système de soins" au ministère de la Santé a tenu à rassurer les potentiels candidats libéraux sur le calcul de la rémunération.
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Ce dernier se décompose en trois étapes. Un forfait ajusté est d'abord attribué. Il est calculé pour chaque patient "médecin-traitant" en fonction de ce que dépense moyenne les patients qui ont des caractéristiques similaires (sexes, âges, ALD, Complémentaire santé solidaire, et nombre de comorbidité). Le calcul prend ensuite en compte la fidélisation du patient. Une donnée recalculée si le patient reçoit des soins en dehors de la structure. Enfin, le troisième et dernier élément qui entre dans le calcul de la rémunération Peps concerne les spécificités locales, en matière de dépenses de soins, d'offre et de précarité notamment.
À ces trois composantes du calcul de la rémunération s'ajoutent deux facteurs optionnels : le module pour la prise en charge en binôme MG-Idel d'une patientèle MT ciblée et le bonus sur objectifs.
Crédit : Assurance maladie et ministère de la Santé
Une méthode de calcul qui inquiète les libéraux. "La fidélisation introduit un aléa financier que l'on ne maîtrise pas du tout. On n'a pas de visibilité pour se projeter sur un budget prévisionnel" regrette Alexandre Feldman, médecin dans une maison de santé près de Nantes. "En tout cas moi en zone urbaine, dès qu'un patient va sortir de la structure MSP pour un rendez-vous, ça va écraser un peu le forfait, s'inquiète-t-il. C'est mon plus gros point de blocage. Derrière, on a des engagements financiers, de charge, de cabinet, de secrétaires" poursuit-il. Des craintes "entendues" et "comprise" assure Manon Flandrois.
Et si aucun seuil minimum n'est fixé concernant la fidélisation du patient, Yohan Wloczysiak, économiste à l'Assurance maladie, a tenu à rassurer l'auditoire : "on a de très hauts taux de fidélisation : autour de 90 %". Par ailleurs, ces taux seront connus à l'avance par les MSP. Le taux transmit et celui de l'année passée. "Les équipes peuvent se projeter, a confirmé Manon Flandrois. Et on a constaté, qu'il y a peu de variations annuelles sur ce taux au global. Même si ça reste un aléa, ça permet d'avoir une visibilité d'une année sur l'autre", a expliqué Manon Flandrois.