La prise en compte de l’expérience patient, c’est la promesse d’une meilleure considération des patients, au-delà de l’acte médical, d’adopter sa perspective, de l’impliquer dans le traitement de sa maladie, ou encore de réduire son stress à l’hôpital. Mais "très souvent, elle est réduite à tout ce qui est périphérique aux soins", note Amah Kouévi en introduction du webinaire de l’Institut français de l’expérience patient (Ifep) du 12 mai dernier.

Avec comme invités Jean-Michel Chabot, professeur émérite de santé publique et ancien conseiller à la présidence de la HAS, et Fabrice Denis, oncologue-radiothérapeute et professeur associé de e-santé à la faculté de médecine Paris Centre, le directeur-fondateur de l’Ifep pose cette question : comment l’expérience patient améliore-t-elle aussi la pratique clinique ?

Changer le paradigme du soin sur le long terme

En introduction, Jean-Michel Chabot rappelle que "l’expérience patient ne s’est pas trouvée sous le sabot d’un cheval il y a quelques années. C’est le résultat d’un cheminement qui est sans doute assez ancien mais structuré, et de plus en plus puissant depuis une vingtaine d’année". Elle a gagné sa place dans les réflexions hospitalières au fil des publications et de la maturation du concept du "Nothing about me without me" , de la conférence de Salzbourg de 1997 (rien de ce qui me concerne ne se décide sans moi) aux textes de "Ma santé 2022" – qui exige des professionnels de santé la prise en compte systématique du patient dans la séquence de soins et qui introduit l’expertise des patients dans leur formation – en passant par la loi HPST qui a fait émerger l’éducation thérapeutique du patient.

Même si la notion d’expérience patient s’est plutôt développée dans le cadre hospitalier en France, les professionnels de santé libéraux ne sont pas complètement sur la touche. "Le critère de satisfaction patient est apparu dans l’ACI en 2017, note par exemple Jean-Michel Chabot. La notion est montée en puissance depuis les années 1990, mais est difficile à pousser, notamment pour des raisons culturelles et professionnelles" de métiers centrés sur l’acte technique.

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