Depuis février 2019, le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs de France (Snarf)[1] propose à ses adhérents un service de téléconsultation – quel que soit leur logiciel métier, et en partenariat avec Qare – dans le cadre des consultations d’anesthésie obligatoires. Cette téléconsultation est remboursée au même titre qu’une consultation en présentiel si une première consultation avec un anesthésiste-réanimateur a été réalisée dans les douze mois précédant l’intervention en question. Le Snarf accompagne cette nouvelle modalité en mettant en place un module de formation à la télémédecine, dans le cadre du développement professionnel continu.

Par ailleurs, un suivi postopératoire à distance des patients une fois rentrés à leur domicile est désormais possible grâce à la plateforme Satelia, solution de télésuivi, cofondée en novembre 2017 par Nicolas Pages, interne en anesthésie-réanimation, et Paul Tiba, directeur d’Airlec (compagnie de rapatriement sanitaire et assistance médicale). Grâce à une application, qui ne requiert ni téléchargement ni objets connectés, les patients communiquent en temps réel avec l’hôpital, joignable en permanence.


 

Satelia

 

Avant l’intervention, après avoir reçu un SMS qui fait un lien avec une application web, ils renvoient des informations utiles pour l’opération par l’intermédiaire d’un formulaire, puis en reçoivent d’autres tels que le rappel des interdits, les conseils sur la nécessité de se laver, d’être à jeun, et les modalités de rendez-vous pour l’opération. Après l’intervention, ils signalent douleurs, vomissements, saignements, etc., par l’intermédiaire de questionnaires réguliers (par exemple à J+1, J+7, J+30). L’équipe soignante est ainsi informée de leur état de santé au domicile et peut les rappeler rapidement en cas de problème.
 

Gain de temps et efficacité

Alors qu’actuellement les infirmiers appellent chaque patient au lendemain de l’opération (50 % de répondants seulement, dont 25 % ne se portent pas bien), la plateforme identifie ceux qui ont besoin d’être contactés, par ordre de priorité : en effet, ils sont classés en fonction de leurs réponses au lendemain de leur opération, en catégorie rouge (à rappeler en urgence car fortes douleurs), orange (à recontacter en deuxième temps : pansement qui saigne, vomissements, douleurs modérées) ou verte (tout va bien). Ainsi, l’hôpital est déchargé du suivi téléphonique, ce qui libère du temps "pour se consacrer à ceux qui en ont le plus besoin tout en renforçant le lien patient-hôpital", indique Nicolas Pagès.

Remboursé à 100 % par la Sécurité sociale, ce logiciel de télésurveillance est testé depuis janvier 2018 au CHU de Bordeaux, d’abord en chirurgie ambulatoire, puis dans le suivi de l’insuffisance cardiaque. En un an, plus de 15 centres hospitaliers (outre le CHU de Bordeaux, l’hôpital Cochin, les CH de Pau, Narbonne, La Rochelle, Bayonne, etc.) l’ont adopté pour optimiser le suivi et le maintien des patients à domicile. Cette solution modulable, multisupport et multilingue (traduit dans six langues), a vocation à être développée dans d’autres maladies chroniques, comme l’insuffisance cardiaque où elle est en plein essor, puisqu’elle "détecte en amont les symptômes annonciateurs de complications, les analyse et transmet l’information au médecin afin d’éviter l’aggravation et l’hospitalisation", explique Nicolas Pagès.

1. Créé en juillet 1946, ce syndicat représente les anesthésistes-réanimateurs libéraux : www.snarf.org et www.qare.fr
 

RETOUR HAUT DE PAGE