Article publié dans le numéro de mars de "Concours pluripro"

Loin d’être une maladie rare, l’endométriose touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, précise le ministère de la Santé. Pourtant, elle est longtemps restée taboue et sous-diagnostiquée. Résultat : des retards de diagnostic allant de sept à dix ans en moyenne, alors que la pathologie est particulièrement invalidante et le coût socio-économique assez important. L’endométriose n’est sortie de l’ombre que récemment grâce à l’action des sociétés savantes, mais aussi au militantisme des associations de patients et à la prise de parole de certaines personnalités connues.

Si les recommandations de la Haute Autorité de santé et du Collège national des gynécologues-obstétriciens français datent de 2018, ce n’est qu’à partir de 2019 que les premières actions ont été mises en place. Créée le 1er juillet 2020, End’Aura est la première filière régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. Si d’autres filières pilotes devraient suivre en Île-de-France et en Paca, trois régions (Pays de la Loire, Bretagne et Hauts-de-France) devraient s’organiser indépendamment de ces modèles. Parallèlement, des centres experts ont émergé en région. Désormais, la prise en charge de l’endométriose est d’une grande hétérogénéité. Mais comme le gouvernement n’a pas opté pour un modèle d’organisation unique, de profondes inégalités dans l’accès aux soins perdurent entre les territoires, alors que l’enjeu était, au contraire, de le démocratiser. C’est peut-être ce que vont permettre les technologies du numérique.

Diagnostic plus rapide, orientation vers les médecins référents, suivi facilité grâce à un monitoring individualisé basé sur l’intelligence artificielle…
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