60 % de notre temps libre est capté par les écrans, révélait l'étude Hobby One, réalisée par Vertigo Research en avril dernier. "Lire un journal, discuter sur les réseaux sociaux, jouer en ligne… Voici quelques-unes des activités que nous réalisons sur nos smartphones ou écrans divers", indique Yannick Guillodo. Ce médecin du sport, cofondateur de l’Université citoyenne de prévention en santé de Bretagne occidentale (UCPS-BO), travaille depuis plus de dix ans sur ce qu’il appelle "l’addiction à la chaise" et le fait que les Français soient de plus en plus inactifs et sédentaires. "Des conférences et de la prévention sur ce sujet, j’en ai fait un certain nombre... Je parvenais à convaincre les convaincus, mais cela ne suffit pas. Je me suis donc dit qu’il fallait plutôt prendre le sujet par l’addiction aux écrans", explique-t-il.

Il décide alors, avec l’UCPS, de lancer un défi singulier, en partie financé par l’ARS. "Posons nos smartphones" propose aux habitants de Brest de réduire d’une heure par jour le temps passé devant leurs smartphones pendant une semaine, soit du 21 au 27 novembre prochain. "L’idée est de baisser notre consommation d’écrans en général, mais nous avons fait le choix du smartphone, puisqu’il est possible de connaître précisément le nombre d’heures que nous y passons. Nous demanderons donc aux participants, la semaine qui précédera le défi, de relever cette information."

Addicts aux écrans, vraiment ?

Une fois le smartphone posé, que peut-on faire à la place ? "On va se balader, on fait un peu de sport, on cuisine avec les enfants... Ce que l’on semble avoir oublié, en somme", sourit le médecin, précisant que réduire son temps d’écran d’une heure par jour a un impact positif sur les trois piliers d’une bonne santé : l’activité physique, l’alimentation de qualité et le sommeil réparateur. "La sédentarité et l’inactivité physique sont des facteurs de risque d’autres maladies (diabète, par exemple). On sait par ailleurs que lorsque l’on reste assis à regarder un écran, on a davantage tendance à déstructurer son alimentation en grignotant davantage. D’autant qu’on fait face à une pression marketing énorme…", détaille Yannick Guillodo.

Troisième pilier d’une bonne santé – et non des moindres –, le sommeil est fortement touché par l’usage intensif des écrans. Et s’il faut choisir un horaire pour réduire son temps d’écran, ce serait très certainement celui qui précède le coucher, précise le médecin : "Nous avons déjà perdu en moyenne une heure et demie de sommeil en cinquante ans. Le fait de scroller sur son smartphone avant de dormir est très mauvais, puisque la lumière bleue de l’écran inhibe la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil."

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