Accès aux soins
En Seine-Saint-Denis, une équipe de l’Assurance maladie se mobilise depuis janvier dernier pour permettre aux patients souffrant d’une affection de longue durée, de trouver un médecin traitant. Une initiative saluée, malgré un nombre de patients par médecin déjà considérable.
24 000. C’est le nombre de patients souffrant d’une affection de longue durée (ADL) sans médecin traitant en Seine-Saint-Denis, selon les chiffres communiqués par Le Parisien. Au total, ce seraient environ 250 000 personnes dans le département qui n’en aurait pas. En cause, notamment les départs en retraite, les déclarations non faites ou encore les suivis à l’hôpital. Face à cette situation tendue, une équipe de l’Assurance maladie s’est fixé l’objectif de les aider à trouver un médecin traitant. Depuis janvier dernier, quatre téléconseillers sont chargés de contacter ces patients aux besoins particuliers. Près de 120 patients sont appelés par jour. "On remet de l’humain, nos assurés ont besoin d’une voix, de quelqu’un en bas de chez eux", explique Aurélie Combats Richard, la directrice générale de la CPAM 93 au Parisien. L’accompagnement proposé est personnalisé, presque sur mesure, pour répondre au mieux au besoin de la population.
En deux mois, les agents de l’Assurance maladie ont ainsi permis à 2 000 personnes de trouver un médecin traitant. C’est autant de personnes qui pourront voir leurs soins être mieux remboursés, qui pourront bénéficier d’un suivi global, éviter que leur santé ne se détériore et désengorger les urgences. Pour continuer dans cette mission, l’équipe de l’Assurance maladie devrait bientôt s’agrandir, passant de quatre à douze téléconseillers.
Cette initiative ne résout malheureusement pas tous les problèmes. Dans le département, le nombre médian de patients par médecin est de 1 060, estiment l'URPS et la Cnam. Mais sur certains territoires, comme ceux de la CTPS de Bobigny et Bondy, les médecins comptent, selon sa directrice, Mathilde Moysan, 1 400 patients en moyenne. "On ne peut pas indéfiniment rajouter du travail à des professionnels qui sont déjà à 55 heures par semaine, dans une région où un quart des médecins a plus de 65 ans" déplore Valérie Briole, présidente de l’URPS médecins libéraux Île-de-France, qui ne manque pas de saluer la démarche.
[Avec Le Parisien]
