Article publié dans Concours pluripro, décembre 2024
 

Placer le patient au centre du système de soins, prendre en compte son ressenti et, par-dessus tout, respecter sa parole. Dans la foulée des quelques pionniers investis dans des démarches centrées sur le patient depuis près de cinquante ans, la plupart des établissements de soins français ont pris ce tournant, avec la loi de modernisation de notre système de santé de 2016. Et depuis que l'avenant 1 à l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI)-MSP a créé en 2022 un indicateur optionnel portant sur l'implication des usagers, les équipes ont redoublé d'efforts.

La volonté est bel et bien là : d'après l'Assurance maladie, en 2023, 1 345 MSP (soit 70 % des structures rémunérées) ont atteint le niveau 1 de l'indicateur "Implication des usagers", soit la mise en place d'outils ou d'actions visant à les consulter, les informer et les sensibiliser sur les services offerts par la structure et sur leur parcours de soins. Ce niveau est accessible grâce à des mesures simples, comme organiser un affichage dans l'établissement ou mener un sondage auprès des patients. En revanche, le niveau 2 – qui demande la mise en place d'outils ou d'actions visant à la coconstruction, au partenariat, à la codécision entre la structure et les usagers – n'a, lui, été atteint que par 373 structures... On touche là le coeur du problème : si toutes les équipes, ou presque, s'efforcent de recueillir la parole des patients, dans quelle mesure cette voix porte-t-elle réellement ? Comment parvenir à passer d'une posture où l'on entend les besoins exprimés à une écoute active, qui débouche sur une véritable intégration des usagers dans le processus de soins ?

On voit de plus en plus de démarches qualité... qui ne correspondent pas toujours aux attentes des patients
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