"Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans votre prise en charge ?" Tel est le point de départ de l’étude ComPaRe (Communauté de patients pour la recherche), lancée entre mai 2017 et janvier 2018, par le centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu (AP-HP) et l’université Paris-Descartes, auprès de 1 636 patients ayant une maladie chronique appartenant à une des cohortes du projet éponyme (voir encadré). De leurs réponses en ligne – classées par un groupe de chercheurs et de patients, puis resoumises aux participants réagissant aux idées évoquées – ont émergé 3 613 propositions, regroupées en 147 pistes pour améliorer la qualité de la prise en charge.



© APHP


"L’amélioration de la qualité des consultations passe par un meilleur échange entre médecins et patients", suggère une part importante des 1 701 idées recensées à ce niveau. Les réponses conseillent aux médecins d’avoir confiance en l’expertise des patients, de prendre au sérieux ce qu’ils disent, d’adopter une attitude empathique, mais ni paternaliste ni défaitiste, et d’éviter de leur donner de faux espoirs. Outre une information adaptée et rédigée, les patients souhaitent être impliqués dans les décisions de soins et le choix des objectifs, et être pris en charge de manière globale et personnalisée. D’autres propositions en appellent à une meilleure pertinence des soins (simplifier l’autosurveillance à domicile, éviter les actes inutiles, mieux compléter les dossiers médicaux), au développement de la prévention, à une amélioration de l’autonomie et à un meilleur soutien des patients. 
 

MOINS D’ADMINISTRATIF

Un grand nombre de propositions abordent la coordination des soins au sein des établissements (identifier un chef d’orchestre qui orienterait le patient après évaluation de ses besoins, développer la télé-expertise) et, dans une moindre mesure, le parcours de soins : faciliter la prise de rendez-vous, regrouper les consultations et examens, aider le patient à trouver le bon professionnel, augmenter le temps et l’attention dédiés aux patients, augmenter le personnel d’accueil…

Au niveau du système de santé, il s’agit surtout de réduire le fardeau administratif des patients, de faciliter les démarches d’accès aux soins, à l’aide à domicile et au travail, de simplifier le parcours (accès aux spécialistes sans passer par le généraliste) et l’accès aux traitements (délai de renouvellement, possibilité de réserves pour les vacances, règles de prescription pour éviter les ruptures de stock, produire des génériques à l’identique, accélérer la mise sur le marché…) et à leur remboursement.

Une communauté de patients pour la recherche

Avec un recrutement prévu jusqu’en janvier 2027 et un suivi jusqu’en janvier 2037, ComPaRe crée une e-cohorte observationnelle longitudinale de 100 000 patients ayant des maladies chroniques, afin d’étudier la prise en charge et d’évaluer les facteurs influençant la qualité de vie, le parcours de soins, l’accès aux soins, la tolérance aux traitements, et la multimorbidité. Depuis son lancement, 26 720 patients volontaires ont répondu en ligne à des questionnaires sur leur vie quotidienne et leur ressenti. Outre la cohorte générale, huit cohortes spécifiques ont été constituées : endométriose, lombalgie chronique, diabète, maladie de Verneuil, vitiligo, maladies rénales, vascularites, hypertension artérielle.

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