"Sept heures, c’est le temps moyen que les Français passent assis chaque jour." Des périodes prolongées de sédentarité qui ont des effets délétères sur la santé, rappelle l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans ses nouvelles recommandations publiées ce mercredi. À quelle fréquence, pendant combien de temps et avec quelle intensité faut-il rompre la position assise pour en limiter ces effets ? Ses recommandations vont bien au-delà de ce qu'elle conseillait, en 2016, soit "interrompre les périodes prolongées en position assise ou allongée, au moins toutes les quatre-vingt-dix à cent vingt minutes" – et qui avait donné lieu à la campagne "Ne restez pas assis trop longtemps : prenez le temps de marcher un peu toutes les 2 heures", de Santé publique France et appelle aujourd'hui à marcher trois à cinq minutes toutes les trente minutes. Car "les résultats montrent que marcher 5 minutes toutes les 30 minutes à intensité faible à modérée, améliore les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie. [Et] pour les enfants, les données suggèrent que rompre la sédentarité par une activité plus intense pendant 3 minutes toutes les 30 minutes serait encore plus bénéfique", précise l'Anses. 


Diabète de type 2, obésité, maladies cardiovasculaires, respiratoires, ostéoarticulaires, certains cancers… Les périodes prolongées de sédentarité augmentent le risque de développer ces maladies, rappelle l'Anses, ajoutant que "interrompre la position assise aurait aussi un effet positif sur les fonctions cognitives. Quelle que soit la vitesse de marche, les études montrent une amélioration de l’attention, du temps de réaction, de l’humeur et une diminution de la sensation de fatigue". "Mais il ne suffit pas de se lever, de faire un tour du bureau et de se rasseoir : la rupture de sédentarité doit durer 3 à 5 minutes et mobiliser suffisamment la motricité, comme avec une marche rapide de 3 à 5 minutes", explique à l'AFP Irène Margaritis, adjointe au directeur de l'alimentation, de la santé animale et végétale de l'Anses. 

L’Anses recommande de favoriser la mise en place de ruptures régulières de sédentarité dans tous les environnements (professionnel, éducatif, etc.) en variant les opportunités afin de favoriser l’adhésion à ces pratiques et leur intégration dans les habitudes quotidiennes : préférer les escaliers à l’ascenseur, discuter en marchant plutôt qu’en restant statique... Et ajoute les meilleurs effets sont obtenus autour de 30 minutes et s’atténuent au-delà, en particulier si on dépasse 1 heure. Elle rappelle également l’importance d’avoir une vie physiquement active au quotidien : se déplacer à pied ou à vélo, prendre les escaliers, être actif à son domicile (ménage, jardinage, bricolage), etc. "Aujourd’hui, la prévention en santé publique passe par une nouvelle organisation de nos modes de vie" et il est donc nécessaire de créer des "environnements favorables à un mode de vie actif, que ce soit par l’organisation du temps ou de l’espace, à l’école ou au travail", assure Irène Margaritis.  

 [Avec l'AFP]

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