Article publié dans Concours pluripro, novembre 2022
L’éventail de situations auxquelles une infirmière en santé au travail est confrontée est très large : de l’étudiante en webmarketing, équipière à temps partiel dans un fast-food, affectée au poste de préparation de frites, qui ne consomme que les plats proposés par le fast-food, aux téléconseillers en centre d’appels travaillant huit heures par jour en open space avec de stricts objectifs de rendement, et dont les micro-pauses sont limitées, tracées et contrôlées, en passant par la cadre sup’, jeune mère de famille qui travaille cinquante heures par semaine, ne circule qu’en voiture et n’a plus le temps de faire du sport. Autres cas de figure : la grande entreprise, en pleine fusion-restructuration difficile, avec plan de départ volontaire prévu, qui demande au service de santé au travail une campagne sur le thème de l’obésité, de l’alimentation et du sport.
Les infirmières de santé au travail doivent garder à l’esprit que l’approche en santé au travail est une vision multidimensionnelle, combinant les approches ou paradigmes suivants :
– le paradigme bio-psycho-social de la santé d’une personne et de ses besoins en santé ;
– la vision à court, moyen et long termes ;
– l’imbrication des risques professionnels présents dans l’entreprise, source de perturbation des besoins fondamentaux : risques psychosociaux (conditions de travail stressantes avec charge mentale importante), troubles musculosquelettiques (contraintes articulaires avec gestes répétitifs), etc. ;
– les déterminants de la charte d’Ottawa.
C’est pourquoi la prise en compte du problème de la sédentarité ne fait sens en santé au travail que si elle n’est pas considérée isolément des autres risques professionnels pour la santé. Pour résoudre cette complexité et assurer le rôle de conseillères en santé au travail que sont les infirmières, il est nécessaire d’intervenir sur deux volets : individuel et collectif, parfois simultanément.