"La ménopause n'est pas une maladie et encore moins une fin, mais bien une étape essentielle de la vie de plus de la moitié de l'humanité mais à laquelle nous avons longtemps été trop peu préparés et que nous avons longtemps entourée de honte et passée sous silence", a déclaré Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. "Pendant des siècles, nous avons pensé l'humain à partir d'un seul canon : un homme jeune et en bonne santé. C'est autour de lui que notre médecin s'est construite et que notre recherche s'est organisée et a été financée et que les protocoles de soins se sont ensuite standardisés", a précisé Aurore Bergé. "Aujourd'hui encore, le tabou persiste. Les silences hérités de décennies d'ignorances et de négligences continuent d'entraver l'accès à une véritable santé pour toutes les femmes."  

crédit : Karen Ramsay
 

Des tabous qui doivent impérativement être "brisés" pour la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, "non seulement pour répondre à des besoins urgents et légitimes mais aussi pour construire une société qui respecte pleinement l'intégrité et les droits de toutes les femmes". Pour toutes ces raisons, le gouvernement a décidé "d'inscrire la santé des femmes comme un axe à part entière d'un plan interministériel". Pour cela, et afin "d'apporter une première réponse à un enjeu de santé essentiel trop longtemps laissé dans l'ombre", il a d'abord fallu réaliser un état des lieux de la ménopause et de sa prise en charge en France. Une mission qui a été confiée à Stéphanie Rist, en octobre dernier, et dont les conclusions ont été rendues hier midi, à Catherine Vautrin.  

 

Quel constat ?

Après plus de 6 mois de travail et 2.149 témoignages de femmes, la députée Renaissance – qui a été épaulée par Aurélie Lorrain-Itty de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) - a donc rendu ses conclusions, au travers d'un rapport de 540 pages. Dénommé "J’ai eu l’impression de devenir invisible… La ménopause en France", il comporte 25 propositions avec 42 actions concrètes à mettre en place d'ici 2 ans pour améliorer la prise en charge de la ménopause. "Ces 6 derniers mois, nous avons travaillé sur ce projet autour de 3 axes", a déclaré Stéphanie Rist. "Le premier était de faire en sorte que des femmes soient plus écoutées, qu'elles sortent de la solitude, le mot qui ressort dans quasiment l'ensemble des témoignages que nous avons recueillis." Avec le deuxième axe, la députée a souhaité faire en sorte que "cela ne soit plus un parcours du combattant face à des symptômes qui ne sont parfois même pas reconnus" mais bien un "parcours lisible avec des professionnels adéquats et à l'écoute". Troisième et dernier axe, "faire en sorte que les femmes [aient] une vraie place dans notre société, même quand elles ne sont plus en capacité de faire des enfants, et notamment dans le travail".  
 


De ces 3 axes ont ainsi découlé les 25 propositions dont 42 actions concrètes. Des propositions "pragmatiques, chiffrées et applicables dans un horizon de 2 ans", rapporte Stéphanie Rist. "Cela me paraissait important de travailler au fait de pouvoir proposer des recommandations qui pourraient être mises en place assez vite. Nous considérons que la ménopause doit être une chance pour les femmes mais aussi pour la société dans son ensemble."

 

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