Concrètement, la loi prévoit la prise en charge intégrale par l'Assurance maladie du renouvellement des prothèses mammaires, la dermopigmentation de l'aréole ou de sous-vêtements adaptés. Elle instaure aussi un forfait pour acheter des produits prescrits mais actuellement non remboursés, comme des crèmes contre la sécheresse ou des vernis pour prévenir la chute des ongles induite par certains traitements. En théorie, après la publication d'une loi, les décrets d'application doivent être pris rapidement, dans les six mois – sauf entrée en vigueur différée – comme souligné fin 2022 par une circulaire d'Elisabeth Borne, alors Première ministre (un lien?).
Là, "on n'a pas de contenu, pas de délai, pas d'interlocuteur" sur les textes d'application, déplore Caroline Mercier, directrice générale de l'association Rose Up auprès de l'AFP. "Si ça repasse sous les fourches caudines du futur projet de loi de finances de la Sécurité sociale et de la baisse annoncée des dépenses de santé, on a peu d'espoir", précise-t-elle, alors que l'instabilité politique augmente les incertitudes.
Interrogé par l'AFP sur les textes d'application, le ministère de la Santé n'a pas répondu. "Si ça fait pschitt (...) ça risque de créer énormément de déceptions. Des femmes atteintes de cancer du sein attendaient cette petite bouffée d'air", réponse à "une nécessité", plaide pourtant Caroline Mercier.
De son côté, la sénatrice Cathy Apourceau-Poly, qui a écrit plusieurs fois à l’ancienne ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, pour réclamer la publication des décrets, juge "incroyable qu'on ne respecte pas le Parlement".
[Avec l’AFP]