"Près de 7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. 87% du territoire est sous-doté en médecins. Beaucoup attendent plusieurs mois pour un rendez-vous chez un spécialiste et parcourent jusqu’à 100 km pour le voir. Cela vous choque ? Nous aussi. Pourtant, il existe des solutions", affirme France Assos santé, qui tire la sonnette d'alarme face.  

L'association a rassemblé plusieurs études – rapport de la Cour des comptes de mai 2024, Observatoire de l'accès aux soins, enquête UFC-Que Choisir 2024, Atlas de la démographie médicale – pour monter au front contre ces "écarts entre les territoires [qui] se creusent, tant en termes d’accès géographique que financier" souligne-t-elle. 

 

Les délais d’attente s’allongent : 9 jours en moyenne pour un rendez-vous avec son médecin traitant, jusqu’à 4 mois pour voir un spécialiste dans les zones rurales... Un délai qui concerne 76 % des habitants des zones rurales et certaines régions comme 84 % du Grand Est, contre 52 % en Île-de-France, mettant en avant des disparités territoriales criantes. Pour l’association, les mesures incitatives des dernières années ont montré leurs limites. Elle demande aujourd'hui des mesures "à court terme de répartition équitable des professionnels de santé sur le territoire, mais aussi des mesures à moyen et long terme pour adapter le système de santé aux évolutions des besoins populationnels". 

 

Équipes pluripro et régulation

Pour répondre à cette crise, France Assos santé appelle à "renforcer le développement des maisons et centres de santé pluriprofessionnels, particulièrement dans les endroits sous-médicalisés". Ce sont, selon elle, "des lieux d’exercice collectif de proximité qui répondent à cette double attente" : celle des jeunes praticiens souhaitant travailler en équipe, et celle des territoires qui peinent à attirer de nouveaux médecins. 

L’association défend également la montée en puissance des infirmières en pratique avancée (IPA) : "Le travail d’équipe dans lequel [elle] s’inscrit permet d’appréhender le parcours du patient dans sa globalité via ses interactions avec les différents professionnels. Cette évolution doit être pérenne, et non pas transitoire, pour pallier le manque actuel de médecins." 

Mais au-delà des solutions d’organisation, la question de la répartition géographique reste centrale. "La régulation de l’installation des médecins, qui ne devraient plus pouvoir s’installer dans les zones déjà suffisamment pourvues, mais être orientés en priorité vers les zones sous-dotées, est une proposition indispensable", poursuit France assos Santé. De plus, l'association met en lumière le lien entre lieu de formation et installation, soulignant qu'il serait "pertinent d’étoffer le maillage de lieux de formation et de lieux de stage", pour diversifier les lieux d'installation des jeunes médecins.

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