1.557 euros en moyenne par an et par personne. C'est le chiffre choc annoncé par France Assos santé il y a un mois à propos des montants des restes à charges invisibles pour les personnes malades ou en situation de handicap ou de perte d'autonomie. Cela représente 50% de hausse en 5 ans (1.000 euros par personne en 2019).  

Ces restes à charge "invisibles", notamment ces dépenses qu'on ne retrouve pas dans les statistiques officielles, dénonce France Assos santé, ne sont remboursés ni par la Sécurité sociale, ni par les complémentaires, alors même qu'ils pèsent "lourd sur le portefeuille des personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie". Ces restes à charge invisibles (RACI) sont élevés mais aussi très fréquents avec "88,6% des répondant ayant déclaré être concernés" sur les 3.100 participants.

"Les médecines complémentaires (psychologue, diététicien...) et de santé mentale (64,2 %), le petit matériel médical (54,6 %), l’alimentation et l’activité physique (53,1 %) et les transports (48,8 %)" sont les domaines les plus touchés par ces dépenses. Les plus coûteux sont le cadre de vie (324 €), les médecines complémentaires et de santé mentale (310 €) ou encore l’alimentation et l’activité physique (256 €). 

 

Source: France Assos santé

 

Conséquence majeure : le renoncement à des soins pour plus de la moitié des répondants (53,2 %).  44% ont dû se passer de produits qui leur auraient permis de mieux vivre avec la maladie, le handicap et/ou la perte d’autonomie, et 40% ont dû renoncer à un soutien psychologique. 

 

Une nette "sous-évaluation"

Ces restes à charge n'apparaissent pas dans les bases de données ni dans la communication des autorités publiques et s'ajoutent aux dépenses identifiées – dépassements d’honoraires, franchises, participations forfaitaires. Ces dépenses "officielles" s'élèvent déjà à 274 euros, coût annuel par personne selon une étude de la DREES, et à 840 euros pour les personnes en ALD.  

Au vu du PLFSS 2025 et des mesures du gouvernement à ce propos – notamment la hausse du ticket modérateur, les restes à charges "officiels" et les cotisations complémentaire santé pourraient bien également augmenter.  

France Assos santé dénonce une "mise à contribution systématique des usagers du système de santé et des patients". L'organisation considère ces restes à charge comme un "non-respect du principe de solidarité" et les qualifie d'"aberration en termes de santé publique". Au vu notamment de l'augmentation drastique du vieillissement de la population mais aussi et surtout de l'"explosion des maladies chroniques", ces dépenses supplémentaires creusent l'inégalité d'accès aux soins.  

 

"Il est temps de regarder ces chiffres en face et de prendre la mesure de ce qu’ils induisent pour la qualité de vie des personnes malades", affirme Gérard Raymond, président de France Assos santé

[Avec France Assos santé]

RETOUR HAUT DE PAGE