Les coûts cachés de la santé représentent 1.557 euros en moyenne par an et par personne. Et jusqu’à plus de 8.200 euros pour les 10% des patients qui déclarent le plus de frais liés à leur santé. France Assos santé livre, ce mercredi, les premiers résultats de son enquête sur les "restes à charge invisibles", menée du 12 septembre au 14 octobre 2024, et à laquelle ont répondu 3.100 patients chroniques, en situation de handicap ou de perte d’autonomie ont répondu. Une enveloppe qui équivaut à une hausse de 50% en cinq ans, car en 2019, lors d’une précédente enquête, ce montant moyen annuel par patient était de 1.000 euros…  

Ces restes à charge "invisibles", notamment ces dépenses qu'on ne retrouve pas dans les statistiques officielles, dénonce France Assos santé, ne sont remboursés ni par la Sécurité sociale, ni par les complémentaires, alors même qu'ils pèsent "lourd sur le portefeuille des personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie". Ils peuvent concerner le petit matériel de soin, les produits qui soulagent ou sont nécessaires pour apaiser les effets secondaires de certains traitements, des aides techniques, des frais d’alimentation ou de médecine complémentaire, comme des séances chez le diététicien, le psychologue ou l’ostéopathe, précise l'association. 

Des restes à charge qui viennent aussi s’ajouter à ceux qui sont déjà bien identifiés, assure France Assos santé, à l'instar des dépassements d’honoraires, des franchises, des participations forfaitaires, du forfait journalier… Une enveloppe qui s'élève à 250 euros en moyenne par an et par personne, selon la Drees, et à 800 euros pour les personnes en affection de longue durée. Donc au total, ces frais cumulés dépassent donc "les 2 000 euros par an et par personne", dénonce-t-elle. 

Une "escalade"

Un surplus qui s'accompagne de conséquences délétères car l'enquête démontre que plus d'un répondant sur deux (53,2 %) déclarent avoir dû renoncer à des soins ou prestations pour des raisons financières. 44 % d’entre eux n'ont pu bénéficier de produits qui leur auraient permis de mieux vivre avec la maladie, le handicap et/ou la perte d’autonomie, et 40 % ont dû renoncer à un soutien psychologique"Et ce n’est pas fini, assure France Assos santé dans un communiqué publié ce mercredi. La situation de ces personnes malades risque encore de s’aggraver – tout comme le renoncement aux soins – si l’on se réfère au PLFSS 2025, actuellement en discussion au Parlement, qui prévoit de nouvelles hausses des restes à charges, notamment l’augmentation du ticket modérateur sur les consultations médicales et de sages-femmes…" 

Il faut donc "en finir avec cette escalade des restes à charge" qui creuse davantage les inégalités d’accès aux soins et met à mal "le principe de solidarité nationale propre à notre système de protection sociale" 

Les résultats complets de cette enquête en ligne, réalisée par France Assos santé et Sanoïa, seront publiés courant novembre. 
 

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