À la suite du discours de François Bayrou et à la présentation par le Premier ministre des grandes lignes de la stratégie de réduction des dépenses publiques pour 2026 – avec un objectif de 5 milliards d’euros d’économies sur le seul champ de la santé – France Assos Santé tire la sonnette d’alarme, dans un communiqué publié ce mercredi.  L’organisation dénonce une responsabilisation des usagers jugée "injuste, inefficace et non accompagnée de mesures concrètes" permettant une réelle implication des patients dans leur parcours de soins.  

Car François Bayrou a annoncé, hier, le doublement à 100 euros de la franchise annuelle sur les remboursements de médicaments. Ce qui inquiète fortement France Assos Santé, notamment cet appel à "responsabiliser" les usagers. Elle estime que ce qui est "présenté comme une solution, masque mal l’absence de réponses structurelles à l’augmentation des dépenses de santé et aux inégalités d’accès à la santé"

Évoquant une "vision simpliste, voire culpabilisante, de la consommation de soins", France Assos santé rappelle que "les usagers ne demandent qu’à être acteurs de leur santé – à condition qu’on leur en donne les moyens effectifs". Autrement dit, s'ils ont accès à des professionnels de santé sur l’ensemble du territoire, à la prévention et à l’éducation à la santé, et enfin, aux soins sans barrières financières.  

 

L’équipe plutôt que le prescripteur unique

Pour France Assos santé, faire porter la charge sur les seuls patients est "non seulement injuste, mais aussi inefficace", car ces mesures de "responsabilisation" devraient être portées par une meilleure régulation des acteurs, notamment des médecins prescripteurs, "principaux artisans de la particularité française de sur-prescription et de mésusage, sources de risques pour les personnes malades, de dépenses inutiles et d’impact environnemental". L'organisation dénonce une proposition qui viendra "pénaliser les personnes malades qui ont réellement besoin de traitement, avec des risques de renoncement aux soins encore plus importants".  

En ce qui concerne la révision envisagée du statut des ALD, "le Premier ministre évoque l'exclusion des traitements hors ALD de la prise en charge à 100% : c'est déjà le cas aujourd'hui", rappelle France Assos santé. "Si des dérives sont constatées, c'est aux prescripteurs de respecter les règles en vigueur", souligne-t-elle, considérant "qu'une prise en charge plus globale du patient, par une équipe pluriprofessionnelle" et "avec une tarification globale, serait très clairement plus optimale et plus efficiente en termes de santé et d'économies".  

De plus, France Assos Santé se dit "interloquée par l’abandon pur et simple" des services de santé et de prévention au travail, alors même que "l’heure est à l’allongement de la durée de vie active, ceux-ci méritent au contraire d’être renforcés". Des mesures de prévention des risques psychosociaux, d’amélioration des conditions de travail et d’accompagnement des personnes en arrêt de longue durée pour éviter la désinsertion professionnelle devraient être mises en œuvre. 

 

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