"Le train est un levier de santé publique", affirment 74 professionnels de santé dans une tribune commune publiée lundi dernier. La raison de leur colère : plus aucun train ne circule entre Clamecy et Corbigny, deux communes de la Nièvre séparées par une trentaine de kilomètres. "Cette rupture aggrave une offre ferroviaire déjà très limitée, et renforce l’isolement d’un bassin de vie déjà fortement touché par la désertification médicale." Une situation qui complique l'accès aux soins sur le territoire du Morvan, d'autant que les deux villages ne sont pas les seuls concernés. "L’ensemble des lignes secondaires permettant d’accéder au cœur du Morvan — que ce soit depuis Paris […], depuis Dijon […] ou depuis Nevers […] — sont dégradées, surchargées et sous-dotées", soutiennent les signataires.
En plus d'isoler les patients "qui doivent se rendre à leur consultation", l'absence de train sur le tronçon a aussi un impact sur les "médecins généralistes et spécialisés, des psychologues, des sage-femmes, des infirmières, de venir exercer ponctuellement ou durablement dans les bourgs et villages du Morvan". Une situation difficile pour le territoire qui espère attirer de nouveaux professionnels. "Il y a des médecins qui possiblement en ont marre de leur vie parisienne en ville et qui voudraient s'installer en campagne, détaille Geoffrey Odille, médecin gériatre signataire de la tribune, à nos confères de Ici Auxerre. Ils ne sont même pas au courant qu'une ligne potentielle existe directement de Paris et qui amène dans notre ruralité."