"Il faut casser l’idée de la migraine comme 'maladie de bonnes femmes'", martèle Sabine Debremaeker, présidente de l'association La Voix des migraineux, qui a présenté, le 10 septembre dernier lors d'une conférence de presse, les résultats d'une enquête menée auprès de 1.095 patients. Et chez plus de 6 répondants sur 10 (64 %), la crise migraineuse dure entre 8 et 30 jours par mois. Seul un tiers estime que son traitement est efficace en moins de deux heures, conformément aux recommandations de la Société française d’études des migraines et céphalées, précise l'association. 

Au-delà de la douleur, l’impact psychologique est massif. "16% des répondants déclarent avoir 'très souvent' voire 'tout le temps' des idées noires entre leurs crises, et ce chiffre grimpe à 52 % lors des crises les plus intenses", alerte Sabine Debremaeker. Des résultats qui, pour Olivia Begasse de Dhaem, neurologue belge intervenant en visio depuis Stamford (États-Unis), "révèlent un angle mort : les troubles cognitifs et la culpabilité des patients, rarement pris en compte dans l’évaluation médicale". 

Un avis partagé par sa consœur bordelaise Virginie Corand, qui a insisté aussi sur l’ampleur de l’anticipation : "Le patient vit dans la crainte d’une nouvelle crise, ce qui réduit progressivement son espace de vie sociale et professionnelle." Une spirale dont témoigne Mégane François, migraineuse depuis l’adolescence : "Ces cinq dernières années, mes crises se sont aggravées. Certaines durent quinze heures, je suis paralysée d’un côté du visage et aucun traitement ne fonctionne…" 

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