Jeannette* tricote un bandeau en laine en prenant son goûter avec d'autres adolescentes au centre d'accueil de jour pour mineurs en exil non-accompagnés de Médecins sans frontières à Pantin (Seine-Saint-Denis), réservé exclusivement aux jeunes filles depuis près d'un an. "Je me sens en sécurité" en présence seulement de filles "car les garçons ne sont pas tous bien", confie Jeannette, qui dit avoir 16 ans et est originaire de République démocratique du Congo. Elle est arrivée en France en février et vient au centre tous les jours où elle n'a pas cours de français. La nuit, elle dort dans un hôtel social de l'est parisien.

Ce centre est le seul en région parisienne à n'accueillir que des jeunes filles: elles sont en moyenne une quarantaine par jour à s'y rendre, pour y passer la journée ou quelques heures. Elles ont accès à des consultations médicales avec une infirmière et une sage-femme, des séances avec une psychologue, et surtout un accompagnement sociojuridique avec des assistants sociaux et des juristes. Une aide indispensable pour ces adolescentes qui n'ont pas été reconnues mineures par les départements et ont déposé des recours. En attendant leur audience devant le juge des enfants, elles ne sont pas prises en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) et ne peuvent pas non plus accéder aux centres pour les majeurs et les familles.

Entre deux consultations et rendez-vous, elles peuvent se divertir lors d'ateliers pédagogiques ou ludiques: dessin, peinture, jeux, théâtre, mais aussi ateliers sur la vie affective et la santé sexuelle, les addictions ou encore les dangers d'une trop longue exposition aux écrans. Le centre permet aussi à ces adolescentes qui dorment dans des habitats précaires de se doucher, de prendre des repas chauds et de se reposer: dans la salle de repos dédiée, certaines dorment quand d'autres discutent en se tressant les cheveux.  

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