Sur une population de 14 millions de mineurs, 1,6 million souffriraient d'un trouble psychique, estime la DGOS. La moitié de ces troubles se déclarant "avant 15 ans", un rapport, voté hier par la Délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale, préconise d'installer une offre de soins graduée, mieux coordonnée et mieux financée afin de mieux prendre en charge et accompagner la santé mentale des mineurs. Mais aussi, de mettre en place une prévention renforcée : soutien aux femmes enceintes et aux jeunes parents, un nombre suffisant de médecins et d'infirmières scolaires, et de psychologues, une régulation de l'environnement numérique pour contrer les effets néfastes de l'exposition aux écrans et aux réseaux sociaux.
Créée en janvier dernier par la Délégation aux droits des enfants, une mission d’information sur la santé mentale des mineurs – copilotée par les députées Nathalie Colin-Oesterlé (Moselle, Horizons) et Anne Stambach-Terrenoir (Haute-Garonne, LFI) – visait à dresser un état des lieux en étudiant notamment les déterminants des troubles, l’offre et le parcours de soins (dont la filière pédopsychiatrique), la prévention et le rôle joué par la santé scolaire ou encore la santé mentale des enfants de l’aide sociale à l’enfance. Après six mois de travail et une quarantaine d'auditions, le rapport met en lumière l'"écart grandissant" entre les besoins et l’offre de soins, et donc "l’urgence" à agir… alors même que la santé mentale a été décrétée, en 2025, Grande cause nationale. Car, toujours selon la DGOS auditionnée lors de cette mission, 23 % des postes de psychiatres étaient vacants à l’hôpital, en 2023. Et cette pénurie fluctue en fonction des régions : ainsi, si en Paca, la DGOS compte 9 pédopsychiatres pour 100.000 habitants, ils seraient 5 pour 100.000 en Ile-de-France, 3 dans les Hauts-de-France, 2 dans de nombreuses autres régions hexagonales, rapporte Le Monde.