Chaque année, la bronchiolite touche près de 30% des nourrissons de moins de 2 ans (soit environ 480 000 cas par an) dont une petite partie est hospitalisée pour forme sévère. Si l’épidémie débute généralement à la mi-octobre avant d’atteindre son pic en décembre, cette année, elle a débuté dès le mois de septembre. François Braun a déclenché le Plan blanc national le 9 novembre, mais cela n’a pas suffi… Le 30 novembre, un collectif de professionnels de santé a interpellé Emmanuel Macron dans une tribune dans Le Monde, alertant sur la situation catastrophique dans leurs hôpitaux tout en déplorant le silence "assourdissant" du chef de l’État qu’ils enjoignaient à intervenir sans délai.

Sans attendre de solutions venant du plus haut sommet de l’État, certains professionnels de santé ont commencé à s’organiser localement. Ainsi, dans le Rhône, Samuel Givert, kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie et président de la CPTS des Monts du Lyonnais, a débuté une large opération de formation des professionnels de PMI et des parents. Au 1er décembre dernier, grâce aux cinq professionnels de santé mobilisés, 93 personnes avaient été formées en crèche et l’objectif à mi-décembre est de former tous les professionnels des structures. ″Il y a 350 assistantes maternelles sur le territoire, dont 90 participent aux relais petite-enfance et y recevront notre formation. À l’issue des formations, de nombreuses crèches nous ont sollicités pour collaborer avec leur médecin référent et modifier leur protocole de mouchage″, se félicite-t-il. De plus, 32 parents ont suivi une soirée de sensibilisation organisée à l’Arbresle, où se situe la CPTS. ″Malgré le mois de la parentalité, l’adhésion des parents a été plutôt faible, même si c’est un début. Il va falloir trouver le moyen de sensibiliser les parents, en lien avec les collectivités locales″, ajoute Samuel Givert.
 

Prise en charge le jour même

Le kiné s’est aussi lancé dans la rédaction d’un protocole de coopération entre médecins généralistes et kinésithérapeutes afin d’organiser une prise en charge en ambulatoire des nourrissons et assurer leur surveillance quotidienne tout en évitant certains passages aux urgences non justifiés. Les professionnels de santé assurent également la formation de l'entourage du nourrisson : parents, personnels de crèches et assistantes maternelles.
 

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Si les 31 pages du protocole sont encore en cours d’écriture, il comprend déjà plusieurs volets mis en œuvre sur le terrain. Ainsi, les nourrissons vus en consultation médicale pour bronchiolite sont suivis de manière systématique par les kinés. Une prescription de deux séances de kinésithérapie leur est proposée, avec prise en charge le jour même. Un bilan et un suivi sont établis afin d’assurer une surveillance quotidienne, avec au besoin, la mise en place d’un traitement adapté à la situation de l’enfant notamment, la désobstruction des voies aériennes supérieures, nécessaire pour optimiser la respiration du nourrisson, et des techniques de modulation du flux expiratoire. Si besoin, une réorientation est faite vers le médecin prescripteur ou les services d’urgence. Le protocole comprend également un volet éducation des parents aux signes de dégradations et aux actes de désobstruction nasale. Le kiné s’engage également à faire un compte-rendu à J2 auprès du médecin prescripteur (par téléphone ou par messagerie sécurisée).
 


 

D’ores et déjà, les professionnels de santé associés aux collectivités, la communauté de communes du Pays de L'Arbresle et la PMI ont mis en place des formations centrées sur l'éducation aux signes de dégradations du nourrisson, l'apprentissage des actes de désobstruction nasale, ainsi qu’une intervention dans toutes les crèches et relais petite-enfance du territoire pour former les équipes et les assistantes maternelles. Deux soirées d’information, d’apprentissage, d'ateliers "Bronchiolite, entre épidémie, signes d'alertes et urgences", à destination des parents, sont par ailleurs en préparation sur les communes de L'Arbresle et de Sainte-Foy-L'Argentière.
 

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