En régions
Missionnée pour "faire émerger un nouveau projet" pour la maternité confrontée à des difficultés financières, l’Anap propose de la transformer en centre de santé dédié à la santé des femmes. Une proposition qui ne fait pas l'unanimité auprès du personnel de la maternité des Lilas.
La maternité des Lilas pourrait-elle ne plus réaliser d’accouchements ? C’est ce qui ressort de la dernière proposition en date pour sauver cette maternité associative de Seine-Saint-Denis (Ile-de-France), confrontée à des difficultés financières. En effet, l’Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) a proposé, lors d’une réunion le 25 octobre dernier, de la transformer en centre de santé dédié à la santé des femmes, mais sans activité de maternité qui serait, elle, transférée au centre hospitalier de Montreuil.
En grande difficulté de plusieurs années, rapporte Les Echos, "avec 4,5 millions de déficit chaque année pour 1.100 naissances", la structure avait jusque-là reçu l’aide de l’ARS Ile-de-France pour combler le déficit… mais celle-ci a "sommé" la maternité des Lilas début 2022 de s'adosser à une autre structure, rapporte le journal. Si un premier rapprochement avec la clinique Floréal, à Bagnolet, avait été envisagé (avant d’être annulé par le groupe Almaviva, son nouveau propriétaire), puis une possible fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan (refusé par le personnel des Lilas), un adossement au CHI André Grégoire de Montreuil a été retenue début 2023. Et une mission d’appui a été confiée à l’Anap avec l’objectif de "faire émerger un nouveau projet pour l'établissement et […] de poser les conditions de succès pour un rapprochement avec le centre hospitalier intercommunal de Montreuil et le développement de l'offre de santé aux Lilas", a précisé l’ARS.
La solution résiderait donc dans la transformation de la maternité en centre de santé dédié à la santé des femmes. Un site qui pourrait prendre en charge l'endométriose, proposer des consultations d'expertise (transidentité, entretien prénatal précoce, etc.) et des consultations dédiées aux 1.000 premiers jours, précise Les Echos. Il conserverait également l'activité d'orthogénie (IVG), à l'exception des interventions sous anesthésie qui seraient également transférées à Montreuil.
Une proposition qui n’est pas au goût du personnel de la maternité des Lilas. "Comme on nous l'a présenté, le plan consiste à ne conserver que la moitié des 90 équivalents temps plein du site, les autres étant reclassés notamment à André Grégoire, explique Corina Pallais, déléguée syndicale SUD de la maternité, aux Echos. Mais aucune sage-femme n'acceptera d'aller travailler là-bas, car ce n'est pas le même métier !" En effet, si le site des Lilas est une maternité de niveau 1, qui assume uniquement les accouchements sans risque, celui de Montreuil est de niveau 3, donc adaptée aux soins intensifs…
Pour Corina Pallais, cette transformation entraînerait également la disparition de la dernière maternité de niveau 1 de Seine-Saint-Denis. Un élément qui devrait jouer dans les discussions lors de la prochaine réunion qui aura lieu demain, 7 novembre.
[Avec Les Echos]
