Article publié dans Concours pluripro, novembre 2024
 

À l'hôpital de proximité d'Ernée, dans le département de la Mayenne, la "présence médicale est assurée uniquement par les médecins libéraux", lance Thomas Sainz Torres, médecin généraliste au pôle de santé du Nord-Ouest mayennais et président de la commission médicale d'établissement de l'hôpital de proximité d'Ernée et de la CPTS NOM (nord-ouest mayennais). "Ce sont donc les médecins traitants qui interviennent à l'hôpital et qui suivent les patients (âgés). Ils sont rémunérés à l'acte à chaque passage", ajoute-t-il.

Composé d'une équipe de onze médecins, l'hôpital d'Ernée fonctionne grâce à une alliance de fonctionnements individuels et collectifs. "D'un côté, les médecins suivent leurs patients pendant leur hospitalisation et, de l'autre, deux équipes de médecins suivent à tour de rôle les patients communs à chaque équipe." Le lien ville-hôpital s'est donc construit "tout naturellement", et cette organisation semble satisfaire les professionnels du territoire. "Cela nous permet de suivre nos patients de manière très personnalisée, et ce sans plateau technique important", assure Thomas Sainz Torres.

Ce lien ville-hôpital permet aussi d'éviter de nombreux passages aux urgences, car lorsqu'un patient est, par exemple, victime d'une infection ou d'une perte d'autonomie passagère, il est admis directement à l'hôpital de proximité "dans la journée ou le lendemain", poursuit Thomas Sainz Torres. "L'ergothérapeute du Pôle – identifié comme le professionnel 'parcours' des sorties d'hospitalisation complexes – se rend deux fois par semaine à l'hôpital afin de recenser les sorties complexes. Objectif : les organiser au mieux et fluidifier autant que possible les relations avec les professionnels de ville. Nous faisons aussi un gros travail avec la CPTS NOM, qui s'étend sur le bassin d'attractivité de l'hôpital."

 

"Nous sommes menacés"

L'hôpital d'Ernée fait aussi partie de la CPTS et siège à son conseil d'administration. "Par exemple, nous avons une action de prévention à destination des patients diabétiques non hospitalisés, à laquelle participent les professionnels de l'hôpital, notamment l'enseignant en activité physique adaptée et la diététicienne", détaille le médecin.

Ce dernier s'inquiète cependant des répercussions de la démographie médicale sur cette articulation ville-hôpital de proximité. "Nous ne savons pas si nous allons pouvoir tenir. Nous essayons de faire venir des internes en rendant l'hôpital le plus attractif possible, notamment en soulignant qu'il s'agit d'une pratique de médecine générale à l'hôpital."

RETOUR HAUT DE PAGE