Article publié dans Concours pluripro, novembre 2024
 

Elle est convaincue de la plus-value de l'hôpital de proximité... ou plutôt des trois hôpitaux de proximité – Brive-la-Gaillarde, Tulle et Ussel – avec lesquels travaille le dispositif d'appui à la coordination de Corrèze (DAC 19). Des interactions bien antérieures à la création, en 2020, de l'association "Parcours santé Corrèze" qui porte le DAC, et qui devraient être consolidées grâce à la nomination "depuis peu" d'un seul directeur général pour les trois hôpitaux de proximité et les structures médico-sociales, précise Corinne Llovel, directrice du DAC. Et bien que son équipe n'ait pas "les mêmes interactions" avec les trois structures hospitalières, "l'objectif est le même, les problématiques des patients aussi", assure-t-elle.

Car le DAC a travaillé avec les trois structures sur deux sujets : le repérage des personnes ayant un parcours de santé complexe aux urgences et dans les services d'hospitalisation, et l'appui du DAC sur ces parcours en sortie. "C'est extrêmement intéressant ! Avec l'hôpital de Brive-la-Gaillarde dans ses missions d'hôpital de proximité, précurseur sur le sujet, on a travaillé notamment sur une grille de repérage de dix critères qui a été coconstruite avec la direction des soins, le service social et les médecins de l'hôpital, et le DAC. L'idée est de repérer précocement les parcours de santé complexes afin qu'on puisse travailler avec les assistantes sociales et les équipes médico-soignantes sur la préparation de la sortie et, surtout, la sécurisation du retour à domicile." Ce travail en amont et en aval de l'hospitalisation est "un outil de fluidification des parcours", assure la directrice du DAC. Un projet sont présents les représentants des professionnels libéraux, des CPTS ainsi que l'hôpital de Brive-la-Gaillarde.

 

Parcours fiables et fluides

L'hôpital de proximité est très proactif en matière de fluidification des parcours, confie Corinne Llovel. Déjà, les interactions au sujet des sorties d'hospitalisation, c'est "quotidien" pour "tout âge et toute pathologie". "Le DAC peut être en appui de la sortie d'hospit' ou en appui de situations qui nécessitent une sécurisation du retour à domicile. C'est un process spécifique porté par le DAC 19, et qui se fait en deux temps, en lien avec les équipes du domicile, notamment les libéraux ou encore les structures d'aide à domicile..." L'équipe du DAC peut aussi être sollicitée par le Samu ou le SAS sur des situations repérées complexes, ajoute-t-elle.

Avant même sa constitution en DAC, l'équipe a démarré les échanges avec l'hôpital de Brive-la-Gaillarde, ancien territoire Paerpa, et a su construire un parcours fluide et fiable, notamment en gériatrie, avec des repérages dès la consultation mémoire, un travail avec les équipes mobiles qui peuvent les solliciter à la suite d'une évaluation en intra- ou extrahospitalier. Aujourd'hui, le DAC travaille aussi "particulièrement bien" avec les urgences des trois hôpitaux du département, notamment grâce à un chef de pôle des urgences particulièrement impliqué sur ces questions. "Pour les médecins, le travail sur les sorties, c'est un outil de stabilisation des parcours", assure la directrice.

Et, au-delà de la territorialisation des trois hôpitaux de proximité, le DAC s'adapte et prend en compte l'environnement de vie de la personne, quelle que soit la structure hospitalière vers laquelle elle est orientée. "L'échelle départementale du DAC est facilitatrice et respecte bien l'échelle territoriale des structures hospitalières", poursuit Corinne Llovel, qui assure que "le fait de travailler avec des services d'urgence de proximité est un levier de repérage des situations complexes. Sur nos territoires, les gens sont assez isolés, la population est âgée... et la question de ce repérage précoce permet d'essayer d'étayer le maintien à domicile en lien avec les services du conseil départemental tels que Corrèze Autonomie, les libéraux et d'éviter les hospitalisations si nécessaire. C'est un élément à forte valeur ajoutée."

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