Dre Clémence Leborgne est responsable du pôle toxicologie du Centre de médecine du travail et de santé au travail (Ciamt). Zélia Chevalier est infirmière référente en santé au travail. Dr Vinh Ngo est directeur général du Ciamt.
 

Article publié dans Concours pluripro, décembre 2022

Des concentrations atmosphériques élevées (supérieures à 30 % des valeurs limites) de poussières ont été retrouvées dans 8 entreprises de soudage étudiées. La poussière contient peu de particules métalliques (< 0,003 mg/m3), mais ce résultat reflète uniquement l’activité du jour de prélèvement. Les entreprises effectuent du soudage d’alliages métalliques (tungsten inert gas [TIG] principalement) contenant du chrome (Cr) et du nickel (Ni), dont la teneur varie selon l’alliage et l’activité. Afin de quantifier les expositions des salariés, des biométrologies urinaires de Cr et de Ni sont mises en place.

 

Utilité de la biométrologie

La biométrologie reflète la quantité de produit ayant pénétré dans l’organisme. Elle a pour intérêt de regrouper toutes les voies d’exposition (respiratoire mais aussi cutanée et digestive, par défaut d’hygiène) et de prendre en compte les variations interindividuelles et le tabac, en objectivant l’exposition "réelle" de chaque salarié. Cette surveillance biologique présente en outre un intérêt pédagogique : prise de conscience de l’exposition par la personne exposée mais aussi par son employeur. Enfin, elle permet le suivi de l’exposition et la traçabilité.

Il n’existe pas d’indicateurs biologiques d’exposition pour le Cr et le Ni urinaire pour le soudage : la valeur biologique de référence utilisée est celle de la population générale ou population non exposée professionnellement. Cette valeur est de 0,54 μg/g de créatinine pour le Cr et de 3,8 μg/g de créatinine pour le Ni.

 

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