Article publié dans Concours pluripro, mai 2025
 

Le vieillissement de la population va frapper de plein fouet le monde du travail et pose avec acuité la question du vieillissement des travailleurs. À travers une étude pluridisciplinaire récemment publiée par l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), "nous avons voulu comprendre comment pourraient évoluer [les profils de ces personnes] en France et formulé six hypothèses, a résumé Cécile Désaunay, directrice d'études au sein du think tank Futuribles, lors de la présentation du rapport, le 1er avril dernier. Nous n'avons pas exploré tous les futurs possibles mais cherché à mettre en avant les plus intéressants car susceptibles d'avoir le plus d'impact sur les travailleurs et le marché de l'emploi".

Les auteurs de cette étude identifient ainsi plusieurs variables : "La plus déterminante, prédominante, c'est l'âge de départ à la retraite", souligne Jennifer Clerté, chargée de projet à l'INRS. Selon l'Insee, le taux d'activité (emploi et recherche d'emploi) des 60-64 ans devrait passer de 39 % aujourd'hui à 70 % en 2050, et leur taux d'emploi de 10 à 17 %, mais il est plus incertain, ajoute-t-elle, car "on ne parvient pas à prévoir la capacité de notre société à maintenir les seniors au travail et en particulier sa capacité à maintenir ou à améliorer la santé de cette population vieillissante de façon qu'elle puisse continuer de travailler". Les auteurs constatent toutefois un ralentissement de l'augmentation de l'espérance de vie en bonne santé mais aussi "un lien de corrélation étroit entre les expositions aux risques psychosociaux et physiques et la capacité à poursuivre son activité jusqu'à la retraite", précise Jennifer Clerté. Les autres variables concernent les migrations de travail, le travail des jeunes mais aussi l'automatisation.

Les secteurs du soin et de l'aide à la personne devront faire l'objet d'un "effort national pour être plus attractifs"
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