Article publié dans Concours pluripro, mai 2025
 

En France comme à l'international, la coordination entre les différents intervenants autour d'un même patient est devenue l'une des caractéristiques essentielles des systèmes de soins en évolution. Cela tient pour beaucoup à la situation épidémiologique où les maladies chroniques chez des sujets âgés requièrent toutes sortes de soins et d'attentions dans la continuité. Cela tient aussi – et on ne le souligne pas assez – au surcroît de qualité/sécurité des pratiques qui résulte de la contribution simultanée/coordonnée de plusieurs profession(nel)s auprès du patient.

Mais cette coordination ne va pas de soi pour des professions de santé dont l'histoire, la tradition et même la philosophie célèbrent l'exercice individuel dans le cadre d'un "colloque singulier". C'est donc d'une évolution culturelle lourde qu'il s'agit... d'autant que cette coordination réussie implique coopération – au mieux des compétences de chacun – et continuité.

 

Unités mobiles et "networks"

Pour tendre à cette coordination fonctionnelle, différentes stratégie sont possibles. Ainsi aux États-Unis, ce sont les organisations de soins – publiques ou privées à but lucratif ou non – qui en prennent l'initiative. Un bon exemple, parmi de nombreux autres, en est fourni par le Healthcare Network, qui opère en Floride. Cette organisation a été fondée en 1977 sur une initiative professionnelle, autour de la petite cité d'Immokalee, région rurale au centre de la Floride. Aujourd'hui, après une cinquantaine d'années de croissance continue et en perpétuant la vocation initiale de faciliter l'accès aux soins, quelque 50 000 patients sont pris en charge chaque année avec une gamme complète des services de soins et sociaux, en privilégiant toutefois le primary care et en dédiant des cliniques spéciales à la santé des femmes ou des enfants.

Les équipes pluriprofessionnelles en constituent l'élément de base, avec une importance particulière accordée aux travailleurs sociaux de manière à garantir au mieux l'accès aux soins. D'ailleurs, des unités mobiles ont été initiées dès 2015 et renforcées depuis. Et, à partir de 2007, des accords ont été passés avec les institutions académiques régionales afin d'obtenir l'habilitation et accueillir les étudiants des multiples filières des professions de santé en formation initiale. Pour ces organisations de soins, qui ont, dans la plupart des cas, réduit leur capacité d'hospitalisation classique pour investir l'ambulatoire, la fonction de coordination est essentielle, afin notamment de fluidifier le parcours du patient et éviter les "ruptures" évitables, en particulier les hospitalisations en "catastrophe".

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