En région
Acteurs de différents dispositifs régionaux, la coordination fait partie intégrante de leur quotidien. En Île-de-France, un réseau "solidaire" autour de la périnatalité.
Article publié dans Concours pluripro, mai 2025
Enceinte de 4 mois, Mme A. vit dans la rue avec son époux et son fils de 3 ans. Orientée par le 115 en raison d'une absence de suivi de grossesse, elle appelle le réseau Solidarité Paris Maman (Solipam). Au bout du fil, Mélany Gaboury, sage-femme coordinatrice de parcours au sein de l'association créée en 2006 et financée par l'ARS Île-de-France. "Solipam accompagne les femmes, majeures, enceintes et/ou à charge d'un nouveau-né de moins de 3 mois en situation de grande précarité", explique-t-elle. D'abord parisien avant d'être régionalisé en 2012 afin de répondre "à l'errance résidentielle des familles", le réseau – devenu dispositif spécifique régional (DSR) – coordonne le parcours médical et social des femmes et de leur nouveau-né sur le territoire francilien, sensibilise les professionnels de santé et les femmes, et travaille avec tous les acteurs du champ médico-psychosocial en lien avec la périnatalité.
Sa création émane d'un constat de terrain partagé, précise Mélany Gaboury, car "plusieurs femmes enceintes étaient à la rue et les parcours de soins étaient souvent complexes. D'où ce besoin d'une vraie coordination des parcours assurée par Solipam". Au sein du réseau*, les 3 sages-femmes et les 3 assistantes sociales ne réalisent pas de soins et ne s'occupent pas de l'ouverture des droits, par exemple, mais elles veillent à ce que cela soit fait, tout en tenant compte de la réalité du terrain.
Les femmes peuvent contacter le numéro vert de Solipam (0 801 801 081) ou être adressées par des professionnels de santé, notamment des sages-femmes en PMI ou des assistantes sociales en accueil de jour ou en équipe mobile. "Pour chaque appel, la coordinatrice renseigne une fiche navette sur la situation administrative, la domiciliation et l'hébergement, le suivi de grossesse, l'inscription à une maternité, la présence d'autres enfants... Une sorte d'état des lieux afin de déterminer, souvent via un staff en interne, si la situation donne lieu à un suivi ou à une orientation."
Si une orientation est proposée aux personnes ne relevant pas des missions de Solipam, le suivi médical et social mis en place par le réseau peut aller jusqu'aux 3 mois du nouveau-né. "Chaque situation est gérée par un binôme sage-femme/assistante sociale afin d'avoir un regard à 360 °. On a aussi accès à de l'interprétariat si besoin."
