À la suite de multiples réunions préparatoires sur les perspectives et les projets du service de prévention et de santé au travail (SPST) BTP, une véritable réflexion s’est engagée sur de nouvelles approches en santé au travail. Parmi les différentes pistes explorées, le choix s’est porté sur l’enrichissement de l’équipe pluridisciplinaire par une compétence d’infirmière
santé-travail. C’est ainsi que la première infirmière a été recrutée en 2011. Un seul médecin du travail, ayant participé à la démarche de réflexion préalable, était volontaire à la mise en place de cette première expérimentation. Ce projet, anticipé à un moment où il n’y avait pas encore de pénurie médicale ni l’unanimité de tous les médecins du service, a vu une vraie implication de la direction du SPST, qui a mis à disposition tous les moyens nécessaires.

Le service s’est aussi engagé à inscrire l’infirmière à une formation santé-travail diplômante et à favoriser sa formation continue. Pour ce premier recrutement, l’infirmière choisie était déjà formée à la spécialisation en santé au travail (via la licence santé-travail). Dès le début, le projet a été construit dans le dialogue, en s’appuyant sur une volonté de mettre du sens dans l’élaboration de cette coopération. Nous avons pris le temps de réfléchir au déploiement des missions infirmières et aux réajustements nécessaires dans l’organisation de l’équipe médicale coopérative. Nous nous sommes également inspirés des autres expérimentations en cours, comme à Orléans et à Lille. En parallèle, il a fallu faire preuve de pédagogie au cours de la construction du projet en rassurant les compétences déjà en place dans le service et en répondant aux diverses interrogations. Par ailleurs, nous avons fait le choix d’éviter d’attribuer à l’infirmière diplômé d’État en santé au travail (Idest) des tâches ne relevant pas de sa compétence – comme des tâches administratives –, d’où le choix d’un secrétariat pour l’Idest.
 


Les missions de l’infirmière se sont donc installées au fur et mesure, avec, notamment :
- le compagnonnage du médecin ;
- l’écriture des protocoles, dont le contenu s’est enrichi d’échanges de pratiques professionnelles entre pairs du secteur du BTP, en partenariat avec le Groupement national multidisciplinaire de santé au travail dans le BTP (GNMST-BTP) ;
- la mise en place de la connaissance du terrain par des visites de chantier en partenariat avec un conseiller de l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP), des observations de postes de travail seules ou avec le pôle technique*, une formation de cinq jours sur la connaissance du secteur BTP et de ses problématiques, animée par le GNMST-BTP et l’OPPBTP, des outils du GNMST-BTP sur le site Forsapre et la participation aux commissions santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) avec le médecin du travail ;
- le dialogue avec les membres de l’équipe pluridisciplinaire, constituée du pôle médical (médecin et infirmière) et pôle technique ;
- la participation aux groupes de travail internes et externes, dont le plan régional de santé au travail (PRST).

 

Socle de dialogue et de concertation régulière

Un staff hebdomadaire fixe a été instauré dès le début du projet. La direction a reconnu la nécessité de ce temps et l’a intégré dans le planning d’activité. Loin d’être simplement une présentation de dossiers médicaux par l’Idest pour demander l’avis du médecin du travail, c’est un véritable temps d’échange réciproque à la fois sur des situations individuelles mais aussi sur la planification d’actions en milieu de travail, de protocoles à rédiger ou compléter, de présentations communes à élaborer, de courriers à rédiger, etc. Ce staff régulier a notamment participé à construire une relation de confiance et de respect des compétences de chacun et faciliter d’autant plus la coopération.

 

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