"Les patients me manquaient", confie Pierre Le Tinnier. À 70 ans, ce généraliste et plusieurs confrères sont sortis de la retraite pour créer un cabinet à Albi et ainsi éviter un désert médical dans la préfecture du Tarn. Deux matinées par semaine, il enchaîne les consultations : une toux par-ci, des béquilles par là... "C'est ma femme qui n'est pas contente", s'amuse le médecin. Il avait toutefois déjà repris une activité de prévention dans un service de protection infantile en 2020, deux ans après son départ en retraite.
Dans la salle d'attente, Andrée Belieres, 83 ans, patiente. "Je suis venue la voir et je l'ai trouvée en détresse. Ça faisait trois semaines qu'elle avait mal au dos et qu'elle ne trouvait pas de docteur", explique sa fille Anne, infirmière libérale de 52 ans, qui l'accompagne. "Moi j'ai réussi à en trouver un à Gaillac, mais il faut se taper la route (près de 30 km, ndlr). Et encore, j'ai dû supplier parce que j'avais mal", ajoute Khaled Takerboucht, plombier de 48 ans, qui attend son fils adolescent alors en consultation.