6 médecins traitants pour 20 000 habitants. À Givors, la situation médicale est inquiétante. "Mon activité est devenue de plus en plus lourde : essentiellement du suivi de patients chroniques que je ne peux pas décaler. Il n’y a plus de pédiatres dans le secteur, donc je fais aussi tous les suivis de nourrissons", confiait Guylaine Ferré, médecin généraliste à Givors, et présidente du syndicat des médecins généralistes du Rhône (MG 69), à La Tribune de Lyon en octobre 2022. Depuis, la situation n'a pas vraiment évolué : 2 à 3 patients par heure, un travail chronophage, et une hausse des consultations d'enfants, par manque de pédiatre.  

La population de Givors, précaire, est en réelle carence de soignants. Le contrat local de santé établie sur 2020 à 2023, le mentionnait : la commune fait face à une "sous-dotation" de l'offre de soins pour une population précaire et souffrant de nombreuses maladies chroniques. Dans cette ville de la Métropole de Lyon, la population est particulièrement touchée par des maladies cardiovasculaires, psychiatriques, respiratoires et présente une forte prévalence à certaines maladies comme le diabète. "Quand je me suis installée dans le bassin de Givors, nous étions 16 [médecins généralistes NDLR] ; aujourd’hui nous ne sommes plus que sept. Récemment, il y a eu cinq départs, aucun n’a été remplacé", expliquait Guylaine Ferré en 2022. Depuis, la commune a encore perdu un médecin traitant, réduisant l'effectif à six. Un constat accablant qui a poussé la médecin généraliste et ses confrères à proposer un projet de création d'une maison de santé. 

Un projet réfléchi...

Le projet réunira 14 professionnels de santé, dont 6 généralistes, une sage-femme, 4 infirmières, 3 orthophonistes et des assistants médicaux. À long terme, la structure accueillera, pendant une demi-journée tous les quinze jours, des soins de néphrologie grâce à l'association de dialyse Calidyale. La possible arrivée d'un psychiatre à mi-temps, d'ici la fin de l'année, n'est pas non plus à exclure.  

Les professionnels espèrent un accueil progressif de nouveaux patients, même si, pour le moment, le suivi médical des patients en ALD et la garde de créneaux pour des urgences sont les priorités. 
 
Dans des locaux voisins, un tiers lieu de santé est aussi prévu. Un cadre dans lequel seront mis en place des actes de prévention et d'éducation de la santé ainsi que des ateliers de formation pour les aidants. Objectif : mettre en commun les compétences entre professionnels. Pour pallier le manque de médecins, les généralistes de la MSP sont aussi maîtres de stage pour des internes, une pratique active qui permet de montrer aux étudiants des conditions de travail agréables afin de, peut-être, les convaincre de rester. 

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