Les associations de défense des droits des patients s’inquiètent : le 22 janvier 2023, l’Assurance maladie a annoncé déconventionner pendant cinq ans un centre ophtalmologique situé au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et un centre de santé dentaire à Trappes (Yvelines), respectivement à compter du 23 janvier et du 1er février 2023. Il leur est notamment reproché "d'avoir établi de fausses facturations et d'avoir facturé des actes fictifs", précise la Cnam dans un communiqué.
En raison de ce déconventionnement, les patients de ces structures bénéficieront désormais d'une couverture très amoindrie pour le remboursement des soins, soit une prise en charge uniquement sur la base du tarif d'autorité. À titre d'exemple, une consultation ophtalmologique coûtant 30 euros ne sera plus prise en charge qu'à hauteur de 1,22 euro.
L'Assurance maladie, dont les enquêtes sur ces deux centres ont permis de confirmer l'établissement de fausses facturations et de facturation d'actes fictifs pour un préjudice financier total de 1,5 million d'euro, déconseille fortement, dans un communiqué, à ses assurés "d’avoir recours à ces centres, a fortiori au regard des pratiques frauduleuses qui y ont été détectées" et "rappelle que les centres de santé ont l’obligation d’informer les patients sur leurs tarifs et les conditions de prise en charge et de dispense d’avance de frais".
Si du côté des associations de patients, cette décision apparaît comme "logique", Sidi Mohammed Ghadi, vice-président de France Assos Santé Île-de-France, demande, dans un article publié sur FranceInfo, à ce que la CPAM informe le plus possible les patients de ces centres sur les solutions alternatives : "Il faut que les gens puissent savoir où ils peuvent aller pour recevoir le même type de soin en étant remboursé", estime-t-il.