Le mouvement vise aussi à restaurer l’attractivité des établissements Filieris. La CFE-CGC réclame ainsi "l’amélioration des conditions de travail, notamment celles engendrées par des logiciels métier peu efficients, chronophages et sources d’erreur, l’ouverture des négociations afin de sécuriser l’avenir des personnels des pharmacies et la mise en place d’un échéancier afin de poursuivre les négociations concernant la convention collective nationale des médecins généralistes en centre de santé".
Quant au syndicat Unsa, il pointe l’urgence d’un "recrutement massif de soignants, afin de répondre aux besoins des territoires" et demande "la prise en compte des difficultés de recrutement de soignants qui entraînent une surcharge de travail aussi bien pour les infirmières que pour les omnipraticiens, génèrent le recours à des interremplacements incessants et provoquent parfois la fermeture de certains centres de santé". "Avec la désertification médicale, nous voudrions juste les moyens permettant de continuer à attirer des soignants, souffle Laurent Corduant, généraliste au centre de santé de Wingles et délégué syndical CFE-CGC. S’il n’y avait pas le salariat, je ne serais jamais venu m’installer dans cette ville !" Même constat, dans les Cévennes, avance Jacques Justet : "Comme il n’y a quasiment plus de médecins libéraux sur le secteur, les centres de santé jouent un rôle essentiel dans l’accès aux soins." Car si les centres de santé Filieris dépendent de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines (CANSSM), depuis 2006, des patients relevant de tous les régimes y sont soignés. "Mais nous peinons à recruter des médecins et infirmières, tentés de rejoindre d’autres structures où on leur propose plusieurs centaines d’euros de plus", reprend Jacques Justet.
Quelques jours après la grève, le 17 janvier, un comité social et économique de la CANSSM s’est tenu au ministère de la Santé. "Nous avons interpellé le directeur de la CANSSM à plusieurs reprises, tant sur le Ségur de la santé que sur la réouverture des négociations pour les AAD, ou sur les négociations conventionnelles, a fait savoir l’Unsa Filieris. Malheureusement, nous n’avons eu aucune avancée concrète à nos demandes précises. Nous avons donc, brutalement, quitté le CSE après 1h30 de discussions acharnées. Affaire à suivre... "